Algérie

Les prix sont montés en flèche


Les prix sont montés en flèche
Nous avons décidé de passer une journée à Djlida, située à 25 km de Khemis Miliana. Avant d'arriver en ville, d'immenses champs de pomme de terre et d'arbres fruitiers, s'étalent à perte de vue. Au bord de la route, plusieurs gros camions attendent leur chargement pour rejoindre plusieurs wilayas du pays à écouler la marchandise.Région agricole par excellence, elle couvre 104 000 ha et ces dernières années, la production de la pomme de terre a battu tous les records. Chaque saison, elle enregistre plus d'un million de quintaux. D'ailleurs, sa renommée a dépassé les frontières et de tous les coins du pays, on vient s'approvisionner. Le rendement représente 65% de la production nationale. Pourtant, depuis un mois, les prix sont montés en flèche. D'El Attaf, à Djendel en passant par El Khemis, la pomme de terre est vendue à 36 DA le kg et la blanche à 40 DA. Plus de 700 milliards de centimes ont été alloués aux 300 fellahs de cette zone agricole pour la mise en oeuvre d'un vaste plan d'irrigation et l'amélioration des cultures. Nous avons recueilli les avis de quelques fellahs de la région pour en savoir un peu plus. A Chlef, Bouziani, la famille Bencherki, est spécialisée dans la culture de la pomme de terre. «Nous avons 200 hectares et nous écoulons notre production à raison de 21 DA le kg, car les charges sont trop élevées. La semence sélectionnée coûte 8 400 DA le kg, sans compter les différents engrais. Les prix ont augmenté car des grossiste font la loi et dictent les prix sans penser aux pères de familles», dira un agriculteur. Un autre agriculteur est plus direct : «Nous qui sommes présents par tous les temps dans nos champs, nos bénéfices sont minimes par rapport aux spéculateurs qui possèdent des chambres froides pour maintenir les prix à leur avantage. Regardez ! les grossistes viennent de Skikda, de Sétif, d'Oran pour prendre la récolte sans marchander». Notre enquête auprès des responsables de la mutuelle agricole nous a permis d'avoir les chiffres suivants : pour la wilaya, on compte plus de 30 chambres froides avec une capacité de 30 000 mètre carrés. (1 m2 représente 600 kg de stockage). Comme l'a bien souligné M. Bendali, ingénieur des services agricoles, le but de l'utilisation des chambres froides a été honteusement détourné : «L'installation des chambres à travers les régions agricoles a permis au début de lutter contre les avaries et le pourrissement. Elle permettent aussi de faire des réserves et donc d'éviter les importations en devises. Aujourd'hui, on fait du stockage à outrance plus cher». Un autre fellah plus prévoyant m'accoste : «Regardez la production, elle est très importante et les autorités devront penser pour barrer la route aux spéculateurs à l'installation des unités de transformation (pomme de terre en poudre, confiture etc). Enfin, notons qu'une chambre froide a été installée à Sidi Lakhdar; d'une capacité de 2700 m2, elle a été inaugurée par le ministre de l'Agriculture en 1998.


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