Algérie

Les mille et une nuits



Histoire d’Aboulhassan Ali Ebn Becar et de Schemselnihar, favorite du calife Haroun Al-Raschid CLe nuit (Suite) Cependant le prince de Perse, ne voulant pas laisser passer une si belle occasion de faire voir sa politesse et sa galanterie, accommodait le coussin d’étoffe à fond d’or qui devait servir d’appui à la dame. Après quoi il se retira promptement, pour qu’elle s’assît. Ensuite, l’ayant saluée en baisant le tapis à ses pieds, il se releva et demeura debout devant elle, au bas du sofa. Comme elle en usait librement chez Ebn Thaher, elle ôta son voile et fit briller aux yeux du prince de Perse une beauté si extraordinaire, qu’il en fut frappé jusqu’au cœur. De son côté, la dame ne put s’empêcher de regarder le prince, dont la vue fit sur elle la même impression. «Seigneur, lui dit-elle d’un air obligeant, je vous prie de vous asseoir».Le prince de Perse obéit et s’assit sur le bord du sofa. Il avait toujours les yeux attachés sur elle, et il avalait à longs traits le doux poison de l’amour. Elle s’aperçut bientôt de ce qui se passait en son âme, et cette découverte acheva de l’enflammer pour lui. Elle se leva, s’approcha d’Ebn Thaher, et, après lui avoir dit tout bas le motif de sa venue, elle lui demanda le nom et le pays du prince de Perse. «Madame, lui répondit Ebn Thaher, ce jeune seigneur dont vous me parlez se nomme Aboulhassan Ali Ebn Becar, et est prince de race royale». La dame fut ravie d’apprendre que la personne qu’elle aimait déjà passionnément fût d’une si haute condition. «Vous voulez dire, sans doute, reprit-elle, qu’il descend des rois de Perse? -Oui, madame, repartit Ebn Thaher, les derniers rois de Perse sont ses ancêtres. Depuis la conquête de ce royaume, les princes de sa maison se sont toujours rendus recommandables à la cour de nos califes. -Vous me faites un grand plaisir, dit-elle, de me faire connaître ce jeune seigneur. Lorsque je vous enverrai cette femme, ajouta-t-elle en lui montrant une de ses esclaves, pour vous avertir de me venir voir, je vous prie de l’amener avec vous. Je suis bien aise qu’il voie la magnificence de ma maison, afin qu’il puisse publier que l’avarice ne règne point à Bagdad, parmi les personnes de qualité. Vous entendez bien ce que je vous dis. N’y manquez pas; autrement je serai fâchée contre vous et ne reviendrai ici de ma vie». Ebn Thaher avait trop de pénétration pour ne pas juger par ces paroles, des sentiments de la dame.»Ma princesse, ma reine, repartit-il, Dieu me préserve de ne vous donner aucun sujet de colère contre moi. Je me ferai toujours une loi d’exécuter vos ordres». A cette réponse, la dame prit congé d’Ebn Thaher, en lui faisant une inclinaison de tête; et, après avoir jeté au prince de Perse un regard obligeant, elle remonta sur sa mule et partit. A suivre...



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