Algérie

"Les déclarations d'Emmanuel Macron ne changeront pas l'Histoire"



L'ancien militant de la Fédération de France du FLN et acteur-clé de la manifestation du 17 Octobre 1961 à Paris, Mohamed Ghafir, estime que les déclarations du président français, Emmanuel Macron, sur l'histoire de la colonisation ne changeront rien à l'Histoire."Les déclarations d'Emmanuel Macron ne changeront pas l'Histoire", a-t-il affirmé, lors d'une conférence qu'il a animée en fin de semaine à l'Université Mohamed Lamine-Debaghine de Sétif. Et pour preuve, explique-t-il, "certaines places et rues portent à ce jour le nom de Fatima Bedar (native de Tichy dans la wilaya de Béjaïa, tuée lors des massacres du 17 Octobre à Paris, ndlr) et certains endroits abritent les monuments commémorant ces massacres".
Les récentes déclarations du chef de l'Etat français sur l'histoire de la colonisation française en Algérie ont accentué le climat de tension que connaissent les relations algéro-françaises depuis quelques semaines.
Mais les faits sont là pour témoigner de la nature de la colonisation et son visage hideux. Mohmed Ghafir, plus connu sous le nom de "Moh Clichy", rappelle que "les émigrés algériens ont participé avec leur argent et leur vie", tout en appelant à continuer d'établir la liaison entre la génération de la révolution avec les générations futures à travers les rencontres qui contribuent, notamment, à faire connaître l'histoire de leurs ancêtres.
L'hôte de l'université de Sétif qui a honoré de son deuxième passage en une semaine, sa wilaya natale, a rappelé, devant une salle archicomble, les préparatifs qui ont précédé l'organisation de la manifestation du 17 Octobre 1961 à Paris, qui s'est vite transformée en un véritable massacre qui a fait plusieurs dizaines de morts.
L'acteur actif, car chef d'une super zone rive gauche de Paris, préfère qualifier les massacres de la capitale française de "bataille de Paris" qui ont pris une ampleur mondiale, car elle a largement contribué à répercuter l'écho de la glorieuse guerre de Libération nationale à travers le monde.
Les massacres de cet événement, intervenu en plein milieu des négociations engagées entre le FLN, côté algérien, et le général Charles de Gaulle, côté français, ont fait entre 200 et 300 victimes algériennes, selon les historiens, alors que les autorités françaises évoquent un nombre de 3 morts.
En l'absence des archives liées à cet événement, toujours inaccessibles aux historiens, la vérité sur cet épisode de l'Histoire attend encore d'être faite.

Faouzi SENOUSSAOUI


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