Algérie

Les chemins du ciné



Les chemins du ciné
Sur les dernières Journées cinématographiques de Mostaganem, notre confrère Mohamed Kali nous livre un compte-rendu révélateur d'une fournée de cinéastes en herbe (lire ci-contre). On y découvre un immense intérêt pour la chose filmée, de la passion sans doute, de l'audace aussi dans les thématiques.Quoi de plus normal diriez-vous pour une génération qui a reçu au biberon des millions d'images à travers la télévision par satellite, les DVD, puis les téléchargements via Internet ' Quoi de plus normal aussi que ces enfants de la parabole et du numérique s'attaquent à tous les sujets, étant nés après 1988 et n'ayant pas connu les formes de censure directe en vigueur auparavant ' Mais leur élan et leur créativité se trouvent limités par un manque de formation et, surtout, par un déficit criant en culture cinématographique. Rien qu'on ne saurait leur reprocher quand ils n'ont pu accéder aux grands écrans que leurs parents avaient connus tandis que les chaînes de télévision ont tellement développé leurs séries que le vrai cinéma n'y trouve place que rarement.Peut-on devenir cinéaste sans être cinéphile ' Quasiment tout le monde répond que non et certains avancent aussitôt qu'il faut ouvrir une école de cinéma en Algérie. Oui, et mille fois oui. Mais une telle institution ne pourrait servir qu'à enseigner les techniques sans diffuser profondément une culture cinématographique vivante.Dans le contexte socioculturel de notre pays, il existe un chemin plus court pour cela et c'est sans doute celui du ciné-club. Les jeunes générations des années 70' en savent quelque chose. Il existait des dizaines de ciné-clubs dans notre pays, dans les quartiers et les lycées notamment, et leur activité avait donné lieu à des vocations professionnelles comme contribué à former des légions de spectateurs avertis. Cet effort accompagnait ceux de la Cinémathèque dont les séances en présence des réalisateurs étaient des ciné-clubs d'excellence ou encore celui de la formidable expérience de Télé-Ciné-Club menée par Ahmed Bedjaoui qu'il s'apprête d'ailleurs à reprendre sur une chaîne privée.A cette bonne nouvelle s'ajoute une autre en provenance de Mascara qui dispose désormais d'une salle entièrement rénovée, Essaâda (ex-Colisée), la première d'Algérie à disposer d'un système de projection en DCP (Digital Cinema Package). Le ciné-club de la ville, l'un des plus anciens du pays (30 ans l'an prochain) et qui n'a jamais cessé d'activer, s'efforce de donner naissance, sous la houlette de son responsable, Mohamed El Keurti, et avec le soutien de la direction de la culture de la wilaya, à une rencontre nationale des ciné-clubs afin de développer cette belle activité si peu budgétivore mais dont les rendements culturels et sociétaux sont énormes. Ceci en espérant que l'Ecole algérienne, à l'image de ses homologues du monde, intègre enfin le cinéma comme un objet respectable de savoir, de culture et de développement des esprits.




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