Algérie

Les cheminots de Souk-Ahras mantiennent le cap



Entrés en grève voilà une semaine, quelque 200 agents roulants en poste à la gare ferroviaire de Souk-Ahras, maintiennent le cap et n'entendent pas cesser un mouvement qui se révèle finalement être, selon leur version, l'ultime moyen de pression en vue de faire aboutir leurs revendications socioprofessionnelles en dormance depuis 2004. Regroupés à l'intérieur du dépôt, ils ont la mine des mauvais jours et scrutent l'horizon assombri qui est le leur, ne manquant pas de faire remarquer que ce n'est pas de gaieté de coeur qu'ils ont recouru à cet énième mouvement de grève : «Nous avons longtemps été patients, consenti beaucoup de sacrifices pour préserver notre gagne-pain, mais cela ne pouvait durer indéfiniment. L'administration fait la sourde oreille en usant de manoeuvres dilatoires pour nous faire fléchir. Aujourd'hui, il n'est plus question de faire marche arrière». La satisfaction de l'ensemble des points insérés dans la plate-forme revendicative discutée lors des négociations menées à Alger en 2003 constitue aux yeux des grévistes la seule issue possible pour une éventuelle sortie de crise. Au chapitre des attentes, figurent l'indemnité de déplacement, la prime de risque, de traction, et de tonnage, l'augmentation du taux de calcul du coefficient des trains, l'amélioration réelle et substantielle des conditions générales de travail notamment celles des conducteurs qui présentent la particularité d'être très difficiles et même dangereuses. Dans une pétition vieille de trois ans, adressée au directeur général de la SNTF, sans changements notables à ce jour, assurent-ils, les agents roulants du dépôt de Souk-Ahras énumèrent une foule de difficultés et contraintes liées à l'état des locomotives dépourvues selon le contenu de la lettre, de nombre de propriétés. Les grévistes mettent, par ailleurs, l'accent sur la nécessité de prendre en considération les particularités de la ligne minière Annaba - Tébessa qui participe à hauteur d'environ 73 % des rentrées d'argent engrangées par la SNTF et dont tous les initiés savent que lorsqu'elle éternue c'est toute l'entreprise du rail qui s'enrhume. Les contestataires exigent l'introduction d'une prime de spécificité propre à cette zone pour tenter d'alléger le fardeau qui pèse lourd sur les épaules de plus en plus frêles des cheminots. Tout en stigmatisant l'attitude de leurs représentants syndicaux qui se sont désolidarisés d'eux au moment où ils en avaient grandement besoin, les cheminots de Souk-Ahras s'engagent à reprendre du service au cas où la tutelle consent à satisfaire leurs revendications avec effet immédiat. A signaler la visite informelle effectuée mercredi au dépôt de Souk-Ahras par le DRF aux fins de faire revenir les «debrayeurs» à de meilleurs sentiments, leur promettant, selon nos interlocuteurs, d'échapper, en contrepartie, aux représailles administratives. Tentative avortée, est-il utile d'ajouter...
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