Les Américains se lavent les mains en Irak

Maliki réclame l’arrêt de la construction du mur Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Ryan Crocker, estime que les dirigeants des différentes communautés irakiennes doivent sortir de la logique du «tout ou rien» afin de parvenir à des compromis politiques, indispensables pour surmonter les profondes divisions qui minent leur pays. Lors de sa première conférence de presse depuis son installa- tion à Baghdad, fin mars, le diplomate américain a jugé que les mois à venir seraient «décisifs» pour le gouvernement irakien dans ses efforts de rapprochement des différentes communautés du pays. L’organisation Al-Qaïda, a-t-il mis en garde, tente de provoquer une nouvelle vague de violences entre les chiites, majoritaires, et les sunnites, minoritaires, en orchestrant une série d’attentats suicides, responsables de la mort de centaines de personnes ces dernières semaines. «Les Irakiens doivent sortir de la logique de la somme nulle (ndlr, expression tirée de la théorie des jeux selon laquelle ce qui est gagné par un joueur est forcément perdu par l’autre, et réciproquement). Par définition, la réconciliation implique l’abandon de la logique du ‘je gagne donc tu perds’ pour trouver une solution plus globale», a expliqué Crocker. Ces propos font écho aux déclarations tenues la semaine dernière par le secrétaire à la Défense, Robert Gates, lors de sa visite en Irak. La journée d’hier n’a pas été épargnée par les violences. Plusieurs attentats suicides ont fait 26 morts à travers le pays. L’un d’eux a notamment frappé un restaurant situé près de la Zone verte, secteur fortifié de la capitale irakienne où Crocker donnait sa conférence de presse. Ces attentats meurtriers ont remis en question l’efficacité de l’opération de sécurité menée depuis février par les forces irakiennes et américaines à Baghdad pour tenter de mettre fin à la guerre civile. Le mur de la honte dénoncé Le Premier ministre irakien a réclamé, dimanche, l’arrêt immédiat de la construction par les forces américaines d’un mur de protection autour d’un quartier sunnite de Baghdad. «J’ai demandé hier (samedi) qu’il y soit mis fin et que d’autres solutions soient trouvées pour protéger ce secteur», a-t-il dit au Caire, faisant référence au mur que sont en train de construire les forces américaines autour du quartier d’Adhamiya, enclave sunnite dans l’est principalement chiite de la capitale. Les travaux ont débuté le 10 avril. Le mur est haut de 3,5 mètres et long de 5 kilomètres.