Algérie

Légitimité



Le FLN et le RND ont lamentablement échoué en Kabylie. Ils n?ont pas réussi à détrôner le FFS et le RCD, partis traditionnellement implantés dans cette région du pays. Les islamistes sont balayés. Les partis composant l?Alliance présidentielle ont pourtant bénéficié, comme d?habitude, du concours effréné des médias publics (télé, radio...) et ont exercé un énorme forcing politique. Ils n?ont pu recomposer, dans cette région du pays, le champ politique pour aboutir à une normalisation. Le recours à la fraude, au bourrage des urnes et au trafic des listes aurait inévitablement mis le feu aux poudres. Un pas qu?ils n?ont pas osé franchir. Les autorités politiques étaient coincées. Leur stratégie a flanché. Les forces démocratiques nationales sortent renforcées de cette pénible épreuve, d?autant que c?est la première fois depuis la mort du jeune Massinissa, le 18 avril 2001, que la Kabylie vote dans le calme et l?apaisement. Pour les citoyens de ces régions qui ont vécu des moments très pénibles, le vote d?hier a valeur de test, même si la majorité des électeurs a préféré s?abstenir, mais sans remettre en cause le scrutin. La défiance est à présent citoyenne. La révolte des jeunes de Kabylie prend d?autres formes et se canalise dans le combat politique. L?autre grande leçon de ce scrutin, c?est la consécration de la transparence, qui fait apparaître que les Algériens votent en réalité très peu. Cette légitimité retrouvée en Kabylie sera-t-elle étendue aux prochaines élections générales de 2007 ? Il y a lieu de douter. Pourtant, le retour à la légitimité est, à présent, un passage obligé pour les autorités publiques qui font face à des émeutes, quasi quotidiennes, un peu partout sur l?ensemble du territoire national, de citoyens et de jeunes dont c?est le dernier recours pour se faire entendre et se faire comprendre. Avec ce vote, la Kabylie ne se singularise plus... Une parenthèse de la vie politique est fermée. L?unité nationale était menacée par les forces qui fondent leur démarche sur l?arbitraire et l?exclusion. L?exercice démocratique peut être le catalyseur, comme vient de le vivre la Kabylie, d?un renouveau politique en Algérie. C?est le chemin à prendre pour faire face au défi du chômage, de la restauration de l?autorité de l?Etat, du redéploiement économique, et pour répondre aux attentes des Algériens...
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