Algérie

Le temps emporte le vent



De nouveau, le terrorisme marqué GSPC ou labellisé Al Qaïda a durement frappé ces derniers jours, au point où les services de sécurité redoublent de vigilance pour protéger Alger, passible en quelques endormissements de passer du statut de capitale de la culture arabe à celle de capitale du terrorisme arabe. Ce n?est bien sûr pas vrai, Baghdad est là pour sauver l?honneur. Mais le terrorisme, phénomène mal compris, est cantonné dans une surface précise en Algérie. Peut-il alors basculer ailleurs du fait qu?il ne soit pas définitivement réduit, tout comme un cancer du colon peut migrer vers d?autres organes ? La question n?est pas simple, à l?inverse de la réponse du ministre de l?Intérieur. Pour expliquer les derniers attentats, Yazid Zerhouni a déclaré que les bombes sont des attentats faciles qui prouvent la difficulté et la faiblesse des groupes terroristes. Possible. Sauf que depuis 1992, date de l?apparition du terrorisme, ils utilisent des bombes. Sont-ils depuis 15 ans dans un état de faiblesse ? Oui mais activement forts ou faibles, ils restent nuisibles. Depuis 1992. Ce qui ne change pas grand-chose pour ceux qui meurent puisqu?ils ont eu le temps de vivre avant. Qu?est-ce qu?alors le temps ? se demanderait un marchand de sabliers. C?est une conception de l?esprit et elle n?est pas la même pour tout le monde. Certains le trouvent trop long, d?autres trop lent. Les dirigeants au pouvoir depuis 50 ans trouvent qu?ils ont le temps de changer et que 50 ans n?est qu?un demi-siècle. Le reste de la population, que tout cela n?a que trop duré. Les mêmes dirigeants trouvent aussi qu?ils ont largement le temps de mettre en place des réformes, le reste de la population pense exactement le contraire. L?Algérie a-t-elle le temps de prendre son temps ? La réponse dépend du répondeur. S?il vit bien, il dira oui. S?il vit mal, il dira le contraire.
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