Algérie

Le sommet de l'Opep a fait la synthèse entre «militants et modérés» Des engagements et une mise en garde



Le sommet de l'Opep s'est terminé, hier à Riad, avec une série d'engagements en matière de stabilité d'approvisionnement des marchés mondiaux et de lutte contre le réchauffement climatique. Le communiqué évoque également l'importance de la paix mondiale pour la stabilité des marchés de l'énergie et des investissements. Les deux styles qui se sont exprimés, le jour même de l'ouverture du sommet, à travers le Vénézuélien Hugo Chavez et le roi Abdallah d'Arabie Saoudite sont bien présents dans ce communiqué consensuel. Celui d'une Opep qui assume ses responsabilités en matière d'approvisionnement du marché mondial de manière «stable et fiable» et qui s'engage de manière concrète pour la protection de l'environnement. Le roi d'Arabie Saoudite qui refuse que le pétrole soit un facteur de «conflit» avait pris l'initiative d'annoncer la création d'un fonds pour la protection de l'environnement en y mettant 300 millions de dollars. Il a été rapidement suivi par le Koweït et les Emirats arabes unis qui ont mis 150 millions de dollars chacun. Les préoccupations politiques évoquées par Hugo Chavez dans une intervention tonitruante sont prises en compte dans le rappel de la corrélation entre la paix et la stabilité du marché. Le chef de l'Etat vénézuélien avait déclaré qu'une agression américaine contre l'Iran pousserait les cours jusqu'à 200 dollars le baril. Le message contenu dans le communiqué final est sans doute minimaliste mais il n'en comporte pas moins une mise en garde contre les conséquences d'éventuelles entreprises guerrières sur les approvisionnements pétroliers et sur les prix. Les médias occidentaux ont largement mis en avant les différences de vue entre Hugo Chavez et le roi Abdallah, entre les «durs» et les «accommodants». Pour autant, le souverain saoudien, tout en refusant que le pétrole se transforme en outil de conflit, a fait valoir que le prix actuel en tenant compte de l'inflation est inférieur à celui de 1980. Durs ou modérés supposés s'entendent largement sur le fait que les prix ne sont pas excessifs et que les hausses enregistrées ne sont pas dues à un manque de production. Le sommet n'a d'ailleurs pas évoqué la question du relèvement des plafonds de production qui restera du ressort de la rencontre ministérielle prévue à Abou Dhabi, le 5 décembre prochain. Le communiqué souligne que l'Opep compte travailler avec toutes les parties «pour garantir des marchés mondiaux équilibrés avec des prix convenables». L'organisation s'engage à approvisionner les marchés «avec des prix concurrentiels et bon marché afin d'assurer une meilleure qualité de vie au niveau mondial» et reconnaît son «rôle primordial» pour satisfaire les «besoins mondiaux en énergie, y compris dans les pays en développement, et pour sécuriser les apports en énergie aux consommateurs de manière économique et continue, tout en préservant le droit des producteurs à des revenus acceptables, stables et équitables, ainsi qu'aux investisseurs». L'Opep évoque également un rôle dans «la gestion et la protection des forêts et à leur développement durable» sans endosser clairement la proposition de l'Indonésie de faire un prélèvement de 50 cents par baril pour créer un fonds de protection des forêts. Comme prévu, la question délicate de la dépréciation du dollar ne figure pas dans le communiqué final. La proposition iranienne d'étudier la possibilité de fixer le prix par une autre monnaie que le dollar n'a pas été retenue. Le communiqué souligne néanmoins que l'Opep compte «étudier les moyens de renforcer la coopération financière entre les pays membres de l'Opep, y compris une proposition faite par certains chefs d'Etat». Le débat reste ouvert...
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