Algérie

Le SNAPO veut une révision de la marge bénéficiaire



Les pharmaciens reviennent à la charge ! Le Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (SNAPO) veut une révision du décret portant plafonnement des marges bénéficiaires appliquées à la production et à la distribution des médicaments. C’est ce qu’a expliqué, hier, le président par intérim, M. Belambri Messaoud, lors d’une conférence de presse. «Ce décret ne répond pas aux attentes et aspirations des pharmaciens et n’offre pas des perspectives du point de vue de la rentabilité de la profession». «L’Etat a le devoir de protéger et de valoriser cette profession qui a pourtant contribué à des projets nationaux tels que celui relatif à la diminution de la facture», a-t-il ajouté, plaidant, dans ce sens, pour une «politique nationale du médicament». Il a évoqué, par ailleurs, l’abrogation de la loi de décembre 2004 portant sur les psychotropes et qui représentent, selon lui, «une véritable épée de Damoclès suspendue au dessus de la tête du pharmacien». Cette loi autorise, a-t-il expliqué, de nouveaux intervenants dans l’exercice de la pharmacie pour le contrôle des ordonnanciers. Le conférencier a appelé enfin à «l’élaboration d’un statut du pharmacien qui définit les droits et devoirs des officinaux». Ce n’est pas la première fois que les représentants de l’ordre des pharmaciens algériens demandent une telle révision. En avril dernier, en effet, des représentants des syndicats des pharmaciens, lors d’un passage au forum d’El Moudjahed, ont exigé la révision du décret exécutif définissant les marges maximales de bénéfice des médicaments en Algérie, adopté le 27 mai dernier par le Conseil du gouvernement. «Ces nouvelles marges entraîneront, à coup sûr, un problème de disponibilité sur le marché du médicament», a expliqué le représentant de l’ordre des pharmaciens. Tout en dressant un sévère constat du secteur pharmaceutique, les intervenants ont critiqué la nouvelle politique des marges bénéficiaires sur la commercialisation des médicaments en Algérie. «La marge a été revue à la baisse dans ce nouveau système. Pourtant le ministère de la Santé avait promis aux acteurs du secteur pharmaceutique une augmentation de cette marge. Les experts ont mal calculé cette marge et ont complètement marginalisé le pharmacien», ont-ils indiqué. Et d’ajouter que «l’application de ce nouveau système induira automatiquement des ruptures et des problèmes de disponibilité du médicament et des interruptions des soins», ont-ils mis en garde. A leurs yeux, «les pharmaciens et les acteurs du secteur de la pharmacie en Algérie ne peuvent pas continuer à vendre à perte». Dans le détail, les conférenciers ont expliqué que la marge moyenne du pharmacien d’officine était de 22% sur le prix d’achat et de 18% sur le prix de vente, avec des charges minimisées à 10%. Ce qui donne un résultat net de l’ordre de 8% avant impôt. «Il faut savoir que dans ce nouveau dispositif la marge a été abaissée à 19% sur le prix d’achat et 15,9% sur le prix de vente, avec des charges minimisées à 10%. Le résultat net est donc de 5,9% avant impôt, soit une baisse de revenu de 26,25%. Et ce sans compter la baisse prévisible du chiffre d’affaires, conséquence de l’élargissement du tarif de référence», disent-ils. Les représentants des pharmaciens craignent, à vrai dire, une situation de paupérisation, voire de faillite de nombreuses pharmacies d’officine. Ils ont expliqué à ce sujet que l’Algérie est un des rares pays au monde ayant réglementé la marge à la production pharmaceutique locale. «Il faut savoir qu’il y a eu augmentation de la marge de la production locale de l’ordre de 20 à 25%, alors que la marge moyenne du grossiste importateur a été revue à la baisse», ont-ils noté tout en expliquant que ces mesures ne sont pas du tout en faveur d’une logique d’encouragement de l’investissement national dans le secteur pharmaceutique. Samira I.
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