Algérie

Le secteur public peine à être compétitif



Selon une étude du cabinet de conseil Finabi, " pour maintenir les emplois au niveau de l'Enie, le chiffre d'affaires devrait atteindre les 19 milliards de dinars, selon la norme du secteur".Le cabinet de conseil, Finabi, spécialisé en diagnostic financier et analyse économique vient de publier une étude financière comparative entre l'Entreprise nationale des industries électroniques (Enie) et le groupe privé Bomare Company (Stream System).
"Finabi Conseil a décortiqué les informations économiques et financières du secteur des industries électroniques en Algérie. Nous avons zoomé sur le fleuron public de cette industrie (Enie) et nous l'avons comparé à Bomare Company", indique le cabinet.
Le diagnostic révèle l'inefficience du secteur public économique et pose la problématique de l'allocation judicieuse des ressources. Le cabinet de conseil a constaté, dans son analyse, que "le chiffre d'affaires de l'Enie a stagné entre 2014 et 2018".
En 2014, le chiffre d'affaires de l'Enie était de 2,78 milliards de dinars. Il a atteint 3,36 milliards de dinars en 2018. Durant la même période, le chiffre d'affaires de Bomare Company a connu une variation de 268% passant de 2,7 milliards de dinars en 2014 à 9,95 milliards de dinars en 2018.
L'effort d'investissement, entre 2014 et 2018, au niveau de l'Enie a été estimé à 2 milliards de dinars alors qu'au niveau de Bomare Company cet effort a été évalué à 589 millions de dinars. Cependant, constate Finabi Conseil, la variation du chiffre d'affaires en valeur a été de 580 millions de dinars au niveau de l'Enie et de 7,25 milliards de dinars au niveau de Bomare.
"En d'autres termes, chaque dinar investi au niveau de l'Enie durant cette période n'a généré que 0,29 dinar de chiffre d'affaires supplémentaire. Au niveau de Bomare, chaque dinar investi a généré 12,3 dinars", note le cabinet qui qualifie l'endettement financier de l'Enie de "pléthorique".
"En 2011, les dettes financières épongées par le Trésor ont été de 24,5 milliards de dinars. Cet assainissement a servi à absorber les pertes cumulées pour le même montant", affirme le cabinet Finabi.
À la fin 2018, ajoute-t-il, les dettes financières pour accompagner le plan d'investissement et financer l'exploitation ont été de 9,26 milliards de dinars. "La noria de la mauvaise performance n'a pas été stoppée", fait remarquer Finabi, relevant que la perte cumulée a été de 3,47 milliards de dinars.
Le cabinet de conseil note, en revanche, que l'endettement de Bomare épousait l'évolution de l'activité de l'entreprise. "À la fin 2018, il a été de 3,8 milliards de dinars. Les dettes financières à moyen terme qui ont financé l'effort d'investissement ont suivi la même tendance que l'évolution du chiffre d'affaires", révèle Finabi.
Par ailleurs, alors que la masse salariale de Bomare représentait 5% du chiffre d'affaires en moyenne. Le ratio a été de 35% pour l'Enie. "Pire, la masse salariale a phagocyté en moyenne 191% de la valeur ajoutée au niveau de l'Enie contre à peine 37% au niveau de Bomare", constate Finabi.
Ce dernier soutient que "l'Enie n'est pas assez agressive commercialement". La preuve, "elle ne dispose que d'une trentaine de points de vente alors que Bomare en dispose plus de 2 000", indique l'étude.
Selon la simulation de Finabi, "pour maintenir les emplois au niveau de l'Enie, le chiffre d'affaires devrait atteindre les 19 milliards de dinars pour respecter la norme du secteur". Pour le cabinet de conseil, "les institutions financières doivent changer de paradigme".
Elles devraient accompagner les entreprises dont l'effort d'investissement génère une activité et une performance supplémentaire. "Les 34 milliards de financement accordés à l'Enie depuis sa création ont généré jusqu'au 31 décembre 2018 une perte cumulée de 28 milliards de dinars pour préserver 1 329 emplois", conclut Finabi.

Meziane RABHI
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