Algérie

Le pétrole comme valeur refuge


Après avoir cultivé l?optimisme depuis environ une année et injecté d?importantes liquidités l?été dernier en concertation avec les principales banques centrales de plusieurs grands pays développés pour redonner confiance aux acteurs des marchés financiers, le président de la réserve fédérale n?exclut pas encore une nouvelle baisse du taux directeur mardi prochain. Il est allé plus loin en n?écartant pas le fait que des établissements financiers puissent s?écrouler et connaître la faillite. La période qui précède l?été sera un bon indicateur pour mesurer l?ampleur de la crise et ses effets sur le reste du monde même si plusieurs experts prédisent une meilleure visibilité pour ce mois de mars. Mais toujours est-il que l?action de l?autorité financière américaine a déjà produit un effet historique sur le prix du baril de pétrole. Les baisses successives du taux directeur par la réserve fédérale pour protéger l?économie américaine ont fait reculer le dollar vers des niveaux inimaginables par rapport à l?euro et au yen. Cette baisse de la valeur du dollar et les pertes enregistrées par les fonds d?investissement dans les crédits hypothécaires ont transformé le marché pétrolier en véritable refuge pour des capitaux gigantesques à la recherche de rentabilité. Ces derniers jours, les records enregistrés sur le marché pétrolier en matière de prix aussi bien à New York qu?à Londres renseignent sur la déstabilisation provoquée. Produit stratégique par excellence, le pétrole est en train de devenir un placement de refuge. Un rôle pour lequel il n?est pas habitué étant de consommation courante au même titre que certains biens alimentaires pour les citoyens des pays riches. Les effets que cela peut occasionner sont déjà visibles. Les prix n?ont plus rien à voir avec les fondamentaux qui donnaient une direction au marché ou du moins les fondamentaux ne constituent plus le facteur principal de la formation du prix du pétrole. Ces derniers jours, le baril de pétrole a pris 6 dollars de plus en 5 jours. Le seuil des 110 dollars a été dépassé. La mécanique haussière est encore là et d?autres niveaux de prix plus élevés ne sont pas à exclure. Tout dépendra de l?action des fonds d?investissement. Avec l?état actuel des stocks et le niveau de production qui couvre la demande, les pays producteurs restent désarmés devant les appels qu?ils reçoivent des grands pays consommateurs, car aucune goutte de pétrole produite en surplus ne pourra influer sur les prix dans la conjoncture actuelle. Dans ce schéma-là, les pays producteurs ne font pas de grands gains dans la mesure où la hausse du prix du baril est accompagnée de la baisse de la valeur du dollar. Pour l?Opep qui, par la voix de son président, a critiqué récemment la politique financière américaine, seule l?élection d?un nouveau président des Etats-Unis avec une politique de soutien de l?économie américaine pourrait faire redresser le dollar et stabiliser les marchés pétroliers. Mais ce qui est sûr, c?est que pour cette année, les fonds d?investissements continueront à diriger les marchés pétroliers.


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