Le patron de la meïda

Un wali remplace un autre wali, et dans la ville rien n?a changé, walou. Fatigués, épuisés, les soukkane, de guerre lasse, s?en retournent à leurs véritables oualis, sans mountada: - Sidi Abdelkader Moul El-Meïda, pour celui qui n?arrive pas à joindre les deux bouts. - Sidi El-Hasni, El-Goubba El-Khadra, une ziara obligatoire pour les nouveaux mariés qui, après la noce, devront payer leurs dettes noss-noss. - Sidi El-Houari console chaque maghboune et les sans-logement qui habitent les sit-in. - Sidi Boudia écoute les plaintes de celui qui s?est fait arnaquer, voler ou escroquer. - Sidi Boumediène ichafi ladrar. - Sidi El-Haloui réconcilie les couples, divisés par la malvie. - «Sidirurgie» pour ceux qui, malgré tous les éternels changements, se sentent toujours dans l?insécurité et doivent blinder leurs portes et fenêtres. - Sidi Saïd, lui, ne draine pas la foule, car hébergé au Palais du peuple, pas laid du tout, et le peuple préfère la goubba au palais, depuis que les salaires n?arrivent plus à flatter les palais. De ministre à wazir, les noms changent, les hommes changent, tout change, sauf la quotidienneté de nous autres, pour qui le changement paraît être le maître mot des immobiles. Quand un ministre de la Santé publique devient ministre du Commerce et qu?il insiste sur la disponibilité du médicament, on comprend aisément qu?il ne s?est jamais présenté dans une officine pour demander un médicament pour malades chroniques. Ce que j?avance n?est qu?une vérité pour le besoin d?une chronique. De toute façon dans le discours, « tou » baigne.On n?a pas encore su tirer les enseignements de nos «le sang d?histoire». Notre président, puisse Dieu lui venir en aide, est en train de tout changer. De casting en casse-tête, il lui viendra peut-être à l?idée, un jour, de changer le peuple et de le faire remplacer par un autre, qui sache utiliser ses mains pour travailler, au lieu d?applaudir. Un peuple qui utiliserait sa bouche pour dénoncer et exiger, au lieu de dénigrer et demander. Rana bine idik, ya Moul El-Meïda !