Le fonds de régulation préserve l'illusion

Si la dépense publique excessive ces dernières années a fini par creuser le déficit public, l'Etat a néanmoins pu compter sur le Fonds de régulation des recettes pour le combler.Mis en place à la base pour servir aux générations futures, et alimenté à partir de l'excédent de la fiscalité pétrolière, le FRR a vu ses ressources augmenter grâce à l'embellie financière pour dépasser les 7000 milliards de dinars. Mais, depuis 2011, les besoins en ressources ont conduit l'Etat à avoir de plus en plus recours à cette épargne intentionnelle avec un pic en 2012 de près de 2300 milliards de dinars. Les prélèvements sur le FRR étaient de moins 800 milliards de dinars en 2010.Pour l'heure, les prélèvements effectués restent modestes par rapport aux ressources accumulées ces dernières années. Le gouvernement en fait d'ailleurs un atout majeur pour garder la tête hors de l'eau en cette période de rétrécissement des recettes pétrolières, mais pour combien de temps encore ' L'ancien PDG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar, a récemment indiqué que si la baisse des cours se poursuivait, le gouvernement devra «puiser très largement dans le Fonds aussi bien cette année que l'année prochaine», ce qui risque d'épuiser ses avoirs «à partir de 2016». Rassuré par ce matelas financier important, l'Exécutif écarte pour l'heure les scénarios catastrophe. Ce n'est pas le cas des experts dont nombreux sont sceptiques. Entre les uns et les autres, c'est l'évolution du marché pétrolier qui dessinera dans les mois à venir la trajectoire des finances de l'Etat.