Algérie - Revue de Presse


Les troupes américaines occupent l'Irak depuis plus dequatre ans. Et pas un jour ne passe sans que le pays s'enfonce un peu plus dansl'horreur. Tout ce que les officiels civils et militaires de la puissanceoccupante trouvent à dire sur cette situation apocalyptique dont est victime lepeuple irakien est qu'ils vont finir par la contrôler. Que le massacre de lapopulation se poursuive et a même augmenté d'intensité après le déploiement desrenforts expédiés dans le pays par le Pentagone et la mise en oeuvre dusoi-disant «plan de sécurisation», cela n'entame en rien apparemment la«confiance» des stratèges américains en la»victoire prochaine» de leurstroupes. Même pas l'aveu pessimiste du Commandant en chef de ces forces en Irakqui a reconnu que le retour à la stabilité dans ce pays prendrait des années,peut-être même dix ans» qu'entre-temps les Irakiens continuent de mourir parcentaines chaque semaine et parfois en une journée, ne taraude pas leurconscience et ne les fait pas douter du bien-fondé de «leur oeuvrecivilisationnelle au pays des deux fleuves». Quatre ans après l'invasionaméricaine, l'occupation de l'Irak par les Etats-Unis se solde par descentaines de milliers de citoyens irakiens tués (bilan hélas provisoire et enaugmentation exponentielle), une population réduite à des conditions de vieabsolument inhumaines qui poussent ceux qui les subissent à des comportementset des réflexes de survie humiliants. Le Haut Commissariat des Nations Uniesaux Réfugiés (HCR) a rendu public un rapport chiffré faisant état que 4,4millions d'Irakiens ont dû abandonner leur domicile depuis le début de laguerre pour fuir les violences. Près de trois millions sont déplacés àl'intérieur du pays et 1,5 million sont réfugiés dans d'autres pays. Lasituation de chaos dans laquelle est plongée l'Irak sous occupation américainen'a pas poussé Georges W.Bush à revoir sa politique et sa stratégie dans cepays. Pire il fait dans la fuite en avant en endossant l'échec absolu decelles-ci à des boucs émissaires, l'Iran et El Quaida. Il est à craindre quecette interprétation du président américain des causes de la déroute de sonpays en Irak, va faire que le plus terrible reste à venir pour la population decelui-ci et la généralisation du chaos pour la région du Moyen-Orient dans sonensemble. Il reste en effet 17 mois de mandat au fils Bush. Ni les déboiresmilitaires qu'il a infligé aux Etats-Unis, ni la défaite morale qu'il leur aapporté, ne le détourneront de l'accomplissement de «l'Å“uvre messianique» dontil se prétend investi et consistant à combattre les «forces du mal» qu'ilprétend avoir d'abord débusqué en Irak, et poursuit à travers le monde arabe etmusulman. Jamais pourtant bilan présidentiel n'a été aussi terriblement négatifpour l'Amérique que celui des deux bilans de Bush fils.L'Amérique est et restera indubitablement la plus grandepuissance militaire et économique dans le monde. George W. Bush aura néanmoinsréussi à lui faire perdre le magister moral dont elle se revendique pourrégenter la planète. Il laissera son pays certainement le plus haï et décriédans l'opinion internationale. Et enfin, il aura fait la démonstration que lapuissance d'un pays aussi extraordinaire que celle dont disposent lesEtats-Unis est impuissante à imposer sa tutelle unilatéraliste sur le reste dumonde.
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