Algérie - Revue de Presse


Un comité de veille ad hoc mis en place par le gouvernementpour suivre au quotidien les tendances du marché, c'est toujours bon pour lemoral. Du moins le penserait-on face à une si peu coutumière réaction devantl'agressivité des prix des produits de large consommation.Pour le moment, il importe peu de spéculer sur les chancesde succès d'une telle initiative. L'essentiel reste que le gouvernement a enfindécidé de réagir, ne serait-ce que pour signifier que l'Etat est toujoursprésent, qu'il reste sensible à tout ce qui touche au citoyen. Quant à faire lebon pronostic autour des vertus curatives d'une telle initiative, qui s'inscritdu reste dans le conjoncturel, c'est peut-être une autre histoire.Car il faut bien admettre que cette flambée des prixrequiert plus que la mise en place d'un comité de veille ad hoc pour êtrejugulée. Du moins si le gouvernement veut inscrire la stabilité du marché dansla durée. En tout état de cause, les correctifs que peut proposer le comité deveille du gouvernement relèveraient toujours de solutions ponctuelles quiaccordent le répit, sans rien changer au fond du problème. D'autant moins quele gouvernement ne peut dans l'urgence actionner que certains leviers, du moinsceux liés aux raisons endogènes qu'il a identifiées.Ceci pour dire que la situation actuelle du marché nationalreste une suite logique de l'incapacité de l'Etat à contrôler suffisamment descircuits commerciaux dont les rouages sont sous le monopole de l'informel.Réduire la part de l'économie parallèle, installer la transparence dans lestransactions commerciales et faire jouer les mécanismes naturels du marché,voilà un défi que doit relever le gouvernement s'il veut se détourner desvieilles recettes qui font illusion et des fausses solutions.Il est vrai que l'Algérie a les moyens financiers de faireface à ce qu'on pourrait qualifier de véritable crise inflationniste desproduits de large consommation. Si l'Etat peut subventionner le lait et le painquels que soient leurs prix sur le marché international, il peut le faireégalement pour d'autres produits, le café, le sucre, l'huile... La paix socialea un prix. Mais reste toujours ce million de personnes, officiellementrecensées, qui activent dans une totale illégalité et dont l'appétit du gainfacile sans cesse aiguisé s'accommode mal des efforts de l'Etat à maintenir lesprix dans de modestes proportions. Preuve en est le fait que 25.000 tonnes depommes de terre importées en devises fortes et injectées dans le marché n'ontmême pas fait baisser les prix.
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