Algérie

Le bon pour l'Afrique


Le bon pour l'Afrique
L'Afrique a mis quarante ans pour reconnaitre les limites de son organisation. Elle a compris que ce n'est pas avec le souci des bonnes intentions qu'on parvient à souder des nations souveraines, disparates les unes des autres. Nés dans l'effervescence des sentiments de libération des jougs coloniaux respectifs, les Etats africains avaient, dans le début des années soixante, jugé nécessaire, voire indispensable, que les peuples du continent noir se réunissent pour défendre les acquis de l'indépendance et de se prémunir aussi contre le péril néocolonial, qui utilise les véhicules des relais culturels et des échanges économiques pour empêcher les pays africains d'aller vers leurs devenirs. Dont les destinées étaient traitées au travers de discours démagogiques sur la révolution par la bouche des dictateurs régnant sur le continent. Mais incapables, a contrario, de proposer à leurs peuples les schémas de développement, créateurs d'emplois et de savoir-faire, si ce n'est de continuer de vendre les richesses de la matière première et, accessoirement exporter ou louer la main d'?uvre à bon marché. Quatre décennies plus tard donc, depuis la création de l'Organisation de l'unité africaine, et l'avènement de la mondialisation et le principe universel de la commercialité, le mot est désormais donné pour décréter les liens de cette union, oiseux et incongrus.Aussitôt des experts se réunissent pour pallier l'échec vers une volonté commune de quasiment tout les Etats-membres d'ouvrir l'organisation continentale sur la modernité et le développement réel. La nouvelle approche pensée à Syrte en Libye dans la Déclaration commune en février 1999, a été formulée officiellement en juillet 2003 à Maputo dans le Mozambique avec la mise au point de la Commission de l'union africaine, le Parlement panafricain et le Conseil de paix et de sécurité. L'objectif assigné étant évidement la promotion de la démocratie et des droits de l'homme dans chaque pays membre, deux conditions inséparables de la crédibilité de l'union. Il reste le troisième objectif et qui n'est pas des moindres dans un vaste continent éprouvé par la nature géographique : le développement. À l'unanimité les responsables de l'Union ont compté et comptent toujours sur les investissements extérieurs dans le concert du programme du Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (Nepad), pour lequel, afin d'insister, la liberté d'expression et d'entreprise, dans un climat de sécurité, sont des préalables indispensables.En dix ans d'«exercice» en tant qu'Union africaine, cet ensemble continental a donné l'impression d'avoir réalisé quelque peu mieux que l'ancienne OUA. Le rêve dans l'imaginaire collectif des peuples de l'Afrique que cette partie du monde fasse parler d'elle dans tous les coins de la planète est en partie atteint dans le domaine de la musique de variété et du sport, principalement dans la course à pieds mais surtout dans le football. Pas plus. On ne constate au sein de cette espèce de relookage aucune amélioration dans un secteur de développement ou un autre ; il se passe comme si ce schéma de réorganisation calque la formule de l'Union européenne, qui participe en bonne partie au budget de l'Union africaine ? des détracteurs disent que par ce truchement financier Bruxelles,Strasbourg et les puissantes capitales de l'Europe classique possèdent des droits de regards ici et là dans les affaires d'investissement liant les deux continents. Faire comme l'Europe dans le tracé de son organisation communautaire est catastrophique sur tous les points de vue ; d'abord elle se fait par le haut, sans l'avis des populations, laissées à l'écart des objectifs et des enjeux, ensuite la crédibilité de l'UE elle-même est dénoncée aujourd'hui par les ressortissants européens d'un pays ou d'un autre qui voté les institutions menant au discrédit actuel. Pourtant des experts, par le passé, avait averti sur les risques de la monnaie et de la politique communes. Ils expliqué qu'un jour l'Europe répondra d'avoir accepté qu'en Grèce et en Allemagne, qu'au Portugal et en France, on existe depuis la même monnaie.En tout cas pour ce qui concerne l'Afrique et de son intérêt dans cette idée d'union entre les pays, dans l'état actuel des choses, la raison est de dire qu'il ne faut pas tenter de soulever la montagne lorsqu'on peut se mettre à quelques-uns pour faire s'ériger un gros rocher. C'est-à-dire qu'il est préférable de commencer par des accords d'union régionale, pour chaque regroupement, autour d'un pays fer de lance, par exemple l'Algérie, pour l'Union du Maghreb, le Kenya pour l'Afrique de l'Est, le Nigéria pour l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique du Sud pour l'Afrique australe. Le reste viendra ou ne viendra pas, l'Afrique aura à coup sûr beaucoup gagné.N. B.




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