Algérie

Migrants africains



Migrants africains
Des milliers d'Africains tentent chaque année la périlleuse traversée de la Méditerranée pour une meilleure vie en Europe. La plupart d'entre eux périssent avec leur barque de fortune, tandis qu'une petite minorité est interceptée, souvent au large des côtes italiennes, puis transférée dans les centres de rétention, où elle est prise en charge, dans l'attente de son rapatriement dans le pays d'origine. Passé sous silence pendant des années, ce phénomène n'a commencé à inquiéter sérieusement l'opinion publique internationale, surtout européenne, que depuis octobre 2013, suite au naufrage de 300 migrants africains près de l'île italienne de Lampedusa. Cette tragédie a provoqué un grand émoi et une réunion d'urgence au sein de l'Union européenne qui a choisi de tout temps la méthode répressive pour dissuader les candidats africains à l'immigration clandestine. Et pas seulement les migrants africains, mais aussi les migrants de l'Asie du Sud qui transitent par l'Europe de l'Est, la Syrie ou la Turquie. Si Rome a lancé sa mission humanitaire «Mare Nestrum» pour porter aide aux migrants qui partent, majoritairement des côtes libyennes, en direction de l'Europe, l'Union européenne, dont fait partie l'Italie, a créé deux organismes pour la gestion de ce dossier. Il s'agit de Frontex et d'Eurosur dont la mission est d'intercepter les migrants et de démanteler les réseaux de passeurs aux frontières terrestres de l'UE, à l'est, et au sud, du côté de la Méditerranée. Ces deux organismes ont pourtant fini par montrer les limites de leurs compétences en matière de lutte contre l'immigration clandestine. Pis, des organismes indépendants les ont carrément accusés d'atteinte aux droits de l'Homme sur les migrants, qu'ils auraient abandonné en mer ou qu'ils auraient carrément maltraités pendant leur détention dans les centres spécialisés. Selon la Fondation Robert Shuman, «l'Union européenne, au travers de sa charte des droits fondamentaux, se veut promotrice des droits des migrants», mais les Etats membres «ne l'ont pas dotée de compétences pour le secours en mer». Des discussions au sein de l'hémicycle ont eu lieu à Bruxelles en octobre 2011, pour revoir les textes relatifs à cette question, mais sans toutefois aboutir à des résultats concrets. La semaine dernière, l'Italie a encore appelé ses partenaires européens à se mobiliser à ses côtés pour freiner ce phénomène qui prend de l'ampleur en été. Mais Bruxelles ne semble pas prête à redoubler d'efforts, ni même changer sa politique pour lutter efficacement contre l'immigration clandestine. Car le remède à ce problème n'est pas dans sa répression, mais dans sa prévention. Pour ce faire, l'Union européenne serait inspirée à revoir ses rapports avec l'Afrique et ceux qui la dirigent.L. M.





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