La rue ne fait plus recettes !

Les consommateurs boudent de plus en plus les boissons, gazeuses notamment, et l'eau minérale qui sont exposées par les commerçants en plein soleil sur les trottoirs, a constaté l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (APOC). Cette pratique à laquelle s'adonnent les commerçants de gros et de détail est devenue très fréquente depuis quelques années par manque d'espace. Mais il semble que les campagnes de sensibilisation répétitives de l'association ces trois dernières années ont porté leurs fruits puisque, selon l'APOC, cette pratique a tendance à disparaitre. « Cette année surtout, nous n'apercevons plus les centaines de fardeaux d'eau minérale encombrer les rues. Les consommateurs s'éveillent enfin et font de plus en plus attention à ce qu'ils consomment. Mais il faut dire que l'APOC a beaucoup investi pour les prévenir sur les conséquences de la consommation des boissons restées très longtemps sous le soleil », estime Mustapha Zebdi, président de l'APOC. Car acheter les boissons exposées encourage les commerçants à ne pas déroger à cette pratique. Zebdi a salué, dans ce contexte, la promulgation il y a un mois, par les services du ministère du Commerce, d'une instruction interdisant aux commerçants de gros et de détail d'exposer les boissons et l'eau minérale sur les trottoirs et sous le soleil. C'est ce qui va contribuer, selon lui, à l'éradication définitive de cette pratique. « Reste la problématique du transport des boissons dans des conditions qui ne répondent pas aux normes. Nous attendons toujours que les pouvoirs publics réagissent par rapport à cela, notamment lorsqu'il s'agit de long trajet », note-t-il. Reste le problème de l'emballage de l'eau minérale. Un emballage en plastique de mauvaise qualité qui se tord au moindre mouvement. Mais du moment que la bouteille d'eau n'est utilisée que pour une consommation unique et qu'elle n'est pas exposée au soleil, le conditionnement ne peut pas constituer un risque pour la santé des consommateurs. « L'idéal, c'est de consommer l'eau commercialisée dans des bouteilles en verre. Mais c'est très couteux et n'est pas à la portée de tous. Si nous avions des systèmes de récupération de ces matières, les producteurs auraient fourni plus d'efforts pour l'emballage », estime-t-il. A propos des producteurs, le président de l'APOC s'étonne toujours que l'eau de source de moindre qualité, soit toujours commercialisée au même prix que l'eau minérale.