Un pirate informatique russe face à la justice américaine

Un Russe a été arrêté, samedi, en un lieu qui n'a pas été divulgué, et transporté sur l'île américaine de Guam où il a comparu lundi pour le piratage de systèmes informatiques de grandes surfaces américaines. Roman Valerevich Seleznev, 30 ans, inculpé en mars 2011 dans l'Etat de Washington (nord-ouest) pour avoir orchestré un réseau de vol et de distribution de données de cartes de crédit, encourt jusqu'à 67 ans de prison pour cinq chefs d'accusation cumulés, selon un communiqué du ministère de la Justice. Selon le Secret Service, qui a procédé à l'arrestation, M. Seleznev, connu chez les pirates informatiques sous le surnom de « Track2 », est « un des trafiquants d'informations financières volées les plus prolifiques au monde ». Un porte-parole du ministère de la Justice n'a pas dévoilé les circonstances de son arrestation. Après sa comparution lundi à Guam, M. Seleznev a été maintenu en détention en attendant sa prochaine comparution le 22 juillet. « Les escrocs informatiques doivent faire bien attention : vous ne pouvez plus vous cacher à distance derrière vos claviers », a prévenu la procureure Jenny Durkan. Le ressortissant russe est accusé de fraude bancaire, de préjudice intentionnel dépassant 5.000 dollars sur des ordinateurs protégés, de détournement d'informations sur des ordinateurs protégés, de possession non autorisée d'au moins quinze instruments d'accès, en l'espèce des numéros de cartes de crédit, et de vols aggravés d'identité. Il est soupçonné d'avoir, entre novembre 2009 et février 2011, piraté les systèmes informatiques de grandes surfaces à travers les Etats-Unis, et d'y avoir installé un virus pour voler des numéros de cartes bancaires. Il aurait utilisé des serveurs et des forums internet dans le monde entier pour faciliter ces opérations. Il fait l'objet d'une inculpation distincte dans le Nevada (ouest) pour participation à un réseau de corruption organisée, ce qui lui fait encourir 30 ans de prison supplémentaires. La fraude aux cartes de crédit coûte chaque année 40 milliards de dollars aux institutions financières, selon le communiqué. « Cette importante arrestation envoie un message clair : malgré la nature de plus en plus sans frontière du crime organisé, le long bras de la justice et du ministère de la Sécurité continuera de déranger et de démanteler les organisations criminelles les plus sophistiquées », a estimé le ministre de la Sécurité intérieure, Jeh Johnson, dans un communiqué distinct.