La poste ravitaillée

C'est donc décidé, la Banque d'Algérie a décidé de doubler sa production en monnaie fiduciaire afin de pouvoir ravitailler les centres de paiement relevant d'Algérie Poste, mise à  rude épreuve suite à  l'épuisement de ses réserves en argent cash. La plus haute autorité monétaire du pays a décidé, la semaine dernière, de prendre les choses en main, en mettant en marche une série de mesures destinées à  desserrer l'étau autour d'Algérie Poste. Première décision retenue : «Traiter et faire sortir les rentrées des banques régulièrement sur une base journalière.» L'institution de Mohamed Laksaci veut faire oublier les accusations portées à  son adresse par le premier patron d'Algérie Poste, Boutheldja Omari. Outre le traitement journalier des transactions, la Banque d'Algérie a procédé également à  «l'allongement des journées de change et du système de paiement», indique son directeur de communication, Yahiaoui Abdenour. Il dira dans la foulée que la Banque d'Algérie «peut recourir à  d'autres moyens de transport de fonds», même si la flotte dont elle dispose, constituée de camions blindés, «s'avère suffisante pour répondre au souci de transport et de distribution de fonds». Mise en cause par le PDG d'Algérie Poste dans la crise de liquidités dont souffrait son institution, la Banque d'Algérie n'a pas voulu répliquer du tac au tac et a préféré agir «sagement» en mettant en place un plan de travail dont la finalité est celle de solutionner l'urgence posée. Deux importantes décisions peuvent y contribuer : «Doubler les sorties en monnaie fiduciaire de la Banque d'Algérie et orienter les capitaux essentiellement vers Algérie Poste.» Le directeur de communication de la Banque d'Algérie s'est dit dans l'incapacité de révéler le montant des sorties de capitaux orientés vers les guichets d'Algérie Poste. Quoi qu'il en soit, cette crise de liquidités née d'une forte manipulation de la monnaie fiduciaire, un phénomène qui s'invite régulièrement à  la veille des grandes fêtes religieuses, devrait s'estomper à  la faveur de ces décisions prises par la plus haute autorité monétaire du pays. Mais à  l'avenir, de nouvelles décisions s'imposent afin de mieux gérer les CCP et le cash management.