Algérie

La grève largement suivie, selon ses initiateurs Vers une fédération des syndicats autonomes


Le débrayage décidé par les syndicats autonomes de la fonction publique a, en son premier jour, connu «un large» suivi, ont indiqué Lyes Merabet et Ali Lamdani, porte-parole respectivement de la coordination nationale des syndicats autonomes et de l'intersyndicale. La grève qui sera poursuivie aujourd'hui et demain 15 avril par l'intersyndicale, aura réussi, selon ses initiateurs, à solidariser les deux groupes de syndicats autonomes malgré les divergences. Autant à l'intersyndical qu'au sein de la coordination, les responsables des syndicats autonomes parlent déjà d'un «renouveau syndical» dans le secteur de la fonction publique et de la création d'une fédération des syndicats autonomes. Selon les deux porte-parole, le premier jour de la grève ne s'est pas déroulé sans intimidations et dépassements de la part de l'administration qui, rappellent-ils, a mis en garde contre la grève par des correspondances dont ont été destinataires les responsables des syndicats dans la santé et dans l'éducation. Les deux organisations devront déposer leurs doléances auprès de la chefferie du gouvernement pour faire part des raisons qui les ont menés à cette grève et ce malgré les dernières augmentations rendues publiques la semaine dernière. Lyes Merabet, le représentant de la coordination nationale qui remettrait aujourd'hui sa plate-forme de revendications à la chefferie du gouvernement, indique qu'il est temps pour le gouvernement de se pencher «sérieusement» sur le dossier des travailleurs de la fonction publique. Un dossier qui mérite, selon lui, qu'on lui accorde toutes les attentions si on veut d'un secteur public et d'un service public puissants. Ni l'éducation ni la santé ne peuvent progresser si la ressource humaine qui constitue ces secteurs n'est pas prise réellement en charge, soutient-il. «Aucune réforme ne peut aboutir sans la revalorisation de l'élément humain», estime encore ce syndicaliste. Les dernières augmentations salariales sont pour les syndicats autonomes «une manière pour faire avorter la grève à laquelle ils ont appelé», soutient pour sa part le porte-parole de l'intersyndicale Ali Lamdani. L'intersyndicale qui poursuivra son débrayage jusqu'au 15 avril, remettra le même jour sa plate-forme de revendications au chef du gouvernement. Pour les deux groupes de syndicats, l'une des revendications principales consiste en l'ouverture d'un dialogue avec le gouvernement. Ils estiment que sans la participation des syndicats autonomes à la prise de décisions en ce qui concerne ce dossier, les solutions qui seront préconisées ne font que «déférer les perturbations que connaît le secteur de la fonction publique». A Oran, les mises en garde lancées par les pouvoirs publics n'ont, semble-t-il, pas démobilisé la base des syndicats autonomes et particulièrement dans la santé, l'éducation et l'enseignement supérieur. Les maîtres assistants et les professeurs et docents d'Oran ont participé massivement au mouvement de contestation en observant une grève de deux jours soins et d'enseignement. Un service minimum a été, néanmoins, assuré dans les services, selon les syndicalistes, pour garantir une prise en charge des malades hospitalisés dans des situations critiques. Dès 10h00, les représentants des maîtres assistants et des professeurs et docents d'Oran se sont rencontrés dans l'amphithéâtre de l'Institut des sciences médicales pour mobiliser la base autour de leur plate-forme de revendications, dont le point essentiel demeure la reconnaissance des syndicats autonomes en tant que partenaire social. Les grévistes revendiquent également des hausses de salaires de plus de 7.000 dinars pour les maîtres assistants et de plus de 16.000 dinars pour les professeurs et docents. Revenant sur les menaces de représailles du gouvernement, les syndicalistes ont affirmé que leurs organisations syndicales luttent pour l'ouverture d'un dialogue sincère et constructif sur les revendications des travailleurs tout en assurant que ces intimidations ne vont aucunement les dissuader à arrêter leur mouvement. Dans le secteur de l'éducation, la grève a été largement suivie dans le secondaire, alors que dans les autres cycles les taux de suivi sont restés timides, voire négligeables. «Sur les 51 établissements secondaire de la wilaya, 50 ont été paralysés par le mouvement. Dans le moyen on a eu un taux de participation de 45%, alors que dans le primaire il n'a été que de 30%», affirme un membre de la coordination nationale des syndicats autonomes. Du côté de la direction de l'éducation, on avance un taux de participation de 4,20% tous cycles confondus. «Le taux de suivi a atteint les 40,57% dans le secondaire, mais il a chuté à seulement 1,50% dans le moyen. Les enseignants du cycle primaire n'ont pas adhéré, quant à eux, à cette grève», confie un membre de la cellule de suivi de la grève à l'académie. Les établissements de l'enseignement supérieur ont enregistré une participation relative des enseignants, notamment à l'université Mohamed Boudiaf (ex-USTO). A Constantine, le Cnapest a avancé pour la journée d'hier un taux de suivi de la grève au niveau des lycées et technicums de 70%. Au niveau de l'enseignement supérieur, il est avancé un taux oscillant entre 65 et 70%. Le syndicat des maîtres assistants parle, quant à lui, d'un taux de 70%.
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