Algérie

La Fédération des fonctionnaires de la justice tient aujourd'hui une session extraordinaire de son conseil national


Les fonctionnaires du secteur de la justice envisagent d'entrer en grève ouverte de la faim dans les prochaines heures, une éventualité qui sera examinée ce jeudi 3 mai à l'occasion de la tenue d'une session extraordinaire du conseil national de leur fédération. C'est ce qu'a annoncé, hier, la Fédération nationale des fonctionnaires de la justice, affiliée au Snapap, dans un communiqué signé par son président, Mourad Ghedia. «La grève de la dignité se poursuit jusqu'à la tenue de la session extraordinaire du conseil national de la fédération le 3 mai (aujourd'hui, Ndlr), en vue d'examiner la prochaine étape de notre combat et les actions à entreprendre, parmi lesquelles la possibilité d'entamer une grève illimitée de la faim», peut-on lire dans le document dont une copie nous est parvenue. Les fonctionnaires de la justice, en grève depuis le 10 avril dernier, réclament par ailleurs l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur ce qu'ils qualifient de «dépassements et menaces» subis par les grévistes, qui entament aujourd'hui leur 33e jour de débrayage. Après avoir vainement tenté de faire réagir la tutelle dans le sens d'un déblocage de la situation, les grévistes s'en sont remis à l'arbitrage du président de la République en sa qualité de premier magistrat du pays. Dans le document, la fédération précise qu'elle a dénombré plusieurs cas d'infractions à la loi de la part de la tutelle qui «fait fi de la législation algérienne ainsi que des conventions internationales ratifiées par le gouvernement algérien», ceci en l'absence «des autorités compétentes censées veiller au respect des lois au sein du secteur de la justice». La Fédération des fonctionnaires de la justice gardent «ouvertes» les portes pour un dialogue «sérieux et responsable» en vue d'un dénouement heureux de ce conflit qui repose, essentiellement, sur la revendication des grévistes portant sur leur intégration dans le secteur de la justice au même titre que le corps des magistrats. Les grévistes conditionnent, toutefois, l'ouverture de dialogue par la présentation d'excuses par la tutelle pour les «nombreuses violations, dépassements et surenchères» dont elle aurait usé à l'encontre des grévistes. Ils exigent également que le ministère de la Justice s'engage par écrit «à ne pas s'en prendre aux grévistes de quelque manière que ce soit». D'autre part, la Fédération des fonctionnaires de la Justice se félicite, en outre, du «succès» du débrayage et appelle à l' «union» de tous les fonctionnaires du secteur. Lancé le 10 avril dernier, le débrayage des greffiers et corps communs du secteur de la justice intervient en réponse à la «sourde oreille» de la tutelle devant leurs revendications. Les grévistes revendiquent essentiellement leur intégration dans le secteur de la justice au même titre que le corps des magistrats pour ne plus dépendre de la Fonction publique, la révision de leur statut particulier, et réitèrent leur droit au logement de fonction. Ils réclament également des prêts bancaires pour l'achat de véhicules pour pouvoir se déplacer la nuit, notamment pour ce qui est des femmes qui assurent les audiences pénales dont la quasi-totalité se termine au-delà de minuit. Les greffiers affirment, par ailleurs, que la tutelle n'a pas respecté ses engagements concernant la promesse liée au paiement des heures supplémentaires, notamment pour ceux qui assurent les audiences criminelles.
Y. D.


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