Aller à la rencontre des citoyens

Photo : M. Hacène
Par Younès Djama
Alors que la campagne électorale pour les législatives du 10 mai amorce son dernier virage, le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune se prépare assidument en portant une attention particulière au travail de proximité. Notre journal a voulu assister à une journée de campagne. Focus. Vendredi 27 avril. Première étape, le siège national du parti à El Harrach. C'est à partir de là que se «dispersent» les militants et candidats du parti des travailleurs aux législatives du 10 mai, pour un travail de proximité dans divers quartiers de la capitale, un travail qui comprend également une opération d'affichage des listes électorales. L'ambiance est plutôt détendue au siège national où des «paquets» entiers de livrets retraçant un par un les principaux axes du Parti des travailleurs sont entassés et que les militants se chargent de distribuer aux citoyens. Les affiches occupent une bonne partie du bâtiment abritant le QG.
Il faut dire que la formation de Louisa Hanoune ne fait pas dans la demi-mesure en investissant conséquemment dans cette campagne qui se veut, comme l'indique le slogan, pour la «rupture», une rupture radicale et inexorable avec les reflexes du parti unique. Sur la porte d'entrée de ce qui faisait jusque-là office de salle de conférence qu'anime régulièrement la SG du PT avec la presse, des affiches indiquent les lieux des déplacements ainsi que les noms des militants chargés de faire de la proximité. Deux militants se concertent. Pour la journée du samedi, l'accent sera mis sur le quartier de Bab el oued, à Alger. «Nous devons intensifier notre présence dans ce quartier », suggère la personne chargée de la «distribution» des rôles. «Moi je continue de sillonner mon secteur», répond un autre militant. Dans un coin de cette salle exiguë, une femme militante visiblement essoufflée, savoure un yaourt. «Je sens que mon taux de sucre a baissé», confie-t-elle à un camarade (c'est ainsi que se définissent les militants du PT). Sur un ton prévenant, le «camarade» lui demande si elle n'est pas diabétique. «Non», le rassure-t-elle tout de go en mettant cela sur le travail éprouvant dans lequel elle s'est engagée ces derniers jours. Elle et deux autres de ses collègues font du porte-à-porte en allant rencontrer les citoyens chez eux. «Nous avons déjà initié cette pratique lors des élections de 2007 et ça a très bien marché», affirme une militante et candidate pour les législatives. 9h pile, les voitures prennent chacune sa direction, les militants se sont scindés en plusieurs groupes de sorte à faire une sorte de maillage. Pour notre part, notre choix s'est porté sur l'équipe ayant opté pour la commune de Bordj El Bahri. A peine des militants s'affairaient-ils à coller les affiches en plein centre-ville, que des citoyens se sont massés autour d'eux. On palabre. Un homme s'approche du groupe et, en guise de suggestion, tente de les convaincre de payer les jeunes pour porter des banderoles à l'effigie de Louisa Hanoune (SG du PT), à l'occasion de la finale de la Coupe d'Algérie prévue le 1er mai. Ce à quoi s'est catégoriquement opposée une militante en expliquant que ce n'était pas une façon de faire de la politique. Un vieil homme qui assistait à cet échange plutôt bon enfant, se permet de donner un avis tranché sur le choix du parti pour lequel il donnera sa voix : «Je voterai Louisa Hanoune», lance-t-il avec force jurons. En aparté, il nous confie que dans le microcosme politique actuel, il n'y a que deux partis politiques qui trouvent grâce à ses yeux : le FFS de Hocine Aït Ahmed et le PT de Mme Hanoune. Après un périple de plusieurs heures, retour au siège national où sont distribuées les tâches du lendemain.