Algérie

La décision de Bush d’envoyer des troupes en Irak



La leçon vietnamienne non retenue Le nouveau plan de George W. Bush pour l’Irak a été qualifié jeudi au Congrès de «pire erreur» depuis la guerre du Vietnam, alors que l’administration, parlant d’un gouvernement irakien «en sursis», admettait ne pas pouvoir définir la durée de l’engagement américain. «Nous comprenons qu’il y a beaucoup de scepticisme» sur la gestion de la guerre en Irak, a reconnu Condoleezza Rice. La nouvelle stratégie de M. Bush est «la pire erreur de politique étrangère» des Etats-Unis depuis la guerre du Vietnam, a rétorqué le sénateur républicain Chuck Hagel, lors d’une audition de la ministre au Congrès. C’est une «erreur tragique», a renchéri le nouveau président démocrate de la commission des Affaires étrangères, tandis que son homologue de la Commission des forces armées estimait que «la stratégie choisie par le président n’était pas la voie du succès». Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki «sait que, d’une certaine façon, son gouvernement est en sursis» et «notre mission est d’aider, et je souligne le mot, aider les Irakiens», leur a répondu Mme Rice. Lors d’une autre audition au Congrès, son collègue de la Défense, Robert Gates, a menacé d’une révision du plan Bush si les dirigeants irakiens ne respectent pas leurs engagements. Le gouvernement irakien s’est engagé à autoriser les forces américaines et irakiennes à traquer les milices sunnites et chiites sans interférer en faveur d’un camp ou un autre. Baghdad s’est aussi engagé à déployer trois brigades irakiennes dans la capitale. Bush a annoncé, mercredi, le renfort de plus de 20.000 militaires américains en Irak, dans le cadre d’une nouvelle stratégie visant à mettre un terme à la guerre civile qu’il a créée dans ce pays et qui a déjà coûté la vie à plus de 3.000 soldats américains. 4.000 Marines seront déployés dans la province irakienne d’Al-Anbar et 17.500 soldats à Baghdad. Ce renfort s’ajoute aux 132.000 militaires américains déjà présents en Irak. Manifestations des anti-guerre Des adversaires de la guerre en Irak sont descendus jeudi dans la rue aux Etats-Unis, donnant le coup d’envoi d’une série de manifestations qu’ils comptent orchestrer pour que G.W. Bush renonce à son projet d’envoyer des soldats supplémentaires dans ce pays. Stimulés par ce qu’ils présentent comme un acte de défi du président américain à son peuple, majoritairement hostile à la guerre en Irak, les manifestants affirment vouloir occuper les ondes, les rues et internet pour faire pression sur le Congrès afin qu’il ne finance pas l’augmentation de troupes. Les anti-guerre ont annoncé des centaines de manifestations dans les 50 Etats américains, avant une imposante marche, le 27 janvier, autour du Capitole. Pas de renforts britanniques Le Premier ministre britannique, Tony Blair, a affiché son soutien à la nouvelle stratégie américaine en Irak, mais a assuré jeudi que la Grande-Bretagne n’envisage pas d’envoyer des troupes supplémentaires en Irak. Blair a expliqué que le nouveau projet américain et les opérations britanniques à Bassorah, dans le sud du pays, vont dans le même sens: «placer les Irakiens aux commandes». «La situation à Baghdad est très différente de celle de Bassora», a dit Blair, pour justifier ses propos qui peuvent être interprétés comme un désaveu (réel) de la décision de Bush. La ministre des AE, Margaret Beckett, avait été plus tranchante sur ses distances avec la politique américaine: «Il n’est pas dans notre intention pour l’instant d’envoyer davantage de soldats». Le courant Sadr menace Le courant du puissant chef radical chiite irakien, Moqtada Sadr, a averti hier que les milliers de soldats américains envoyés en renfort en Irak risquaient de repartir «dans des cercueils» et prédit l’échec de la nouvelle stratégie du président George W. Bush. Cette menace survient sur fond de tensions au sujet de la détention de cinq Iraniens arrêtés la veille par l’armée américaine lors d’un raid controversé à Erbil dans le nord de l’Irak. La «nouvelle stratégie de Bush n’est pas la bienvenue et, par-dessus tout, les soldats américains ne sont pas les bienvenus», a déclaré un porte-parole de M. Sadr, à Najaf. «Le problème aujourd’hui en Irak est la présence des Américains. L’augmentation de cette présence ne fera qu’envenimer le problème (...) Ce n’est pas le premier plan annoncé par Bush. Tous ont échoué et celui-là ne fera pas mieux», a ajouté le porte-parole.
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