Algérie

La belle centenaire




La belle centenaire
Le voyage vers le mont Chréa se fait sous la couverture soyeuse de la brume hivernale. L'autoroute Alger-Blida est sans surprise, le panorama s'offre de suite sur la montagne laissant deviner quelques plis. Chréa n'est d'ailleurs pas imposante et la vieille vallée a des rondeurs usées, ramassée par endroits et joufflue à d'autres. Ses plis ne sont pas creux et ses crêtes ne sont pas acérées. Chréa est à l'âge d'une grand-mère grassouillette que la vie a aguerrie. A ses pieds, la montagne se fait discrète, elle n'a pas l'austérité du Djurdjura et semble reculer quelque peu pour laisser place au voyageur. La montée sur la montagne est tonitruante, les virages sont serrés et l'altitude vertigineuse. Une seule voie est ouverte laissant peu de chance à l'égarement. Bordée de cèdres verts ou bleus, le chemin sombre ne veut pas s'arrêter et conduit à des cimes qui ne tardent pas de temps à se dessiner. Les cèdres sont là, imposants, linéaires, seuls, régnant en maître, ils n'offrent aucune chance à la concurrence qui semble avoir élu domicile dans quelques coins du parc. En effet, quelques allées indiquent l'emplacement de châtaigniers, d'ifs ou autres. Comme si un partage du territoire s'était établi entre les espèces afin d'offrir les chances à chacun de prospérer sans souffrir de l'ombre des plus forts. Aucun chemin n'indique l'emplacement du cèdre, car c'est lui l'hôte de la forêt et le gardien de la montagne. Le châtaignier et l'if ne sont que des invités qu'il aura, dans son « immense générosité », accueillis dans ses antres. Ainsi et quasi-pompeusement, Chréa et ses cèdres s'imposent au voyageur qui aura vite oublié les autres espèces. En attendant, le regard s'attarde sur ces mastodontes épineux, mais délicats.A quelques endroits, la cédraie est morte et laisse découvrir des cadavres pathétiques. Y a-t-il eu un incendie qui aurait ravagé une partie du parc ' Difficile à croire, car les flammes laissent toujours quelques empreintes, lorsqu'elles viennent lécher les arbres des forêts, or, ici aucune trace. Seules quelques carcasses de cèdres sont suspendues dans une sorte de mouvements ralentis. Ils ont l'air d'apostropher le visiteur sans réussir à en dire davantage. ça dure le temps d'une rencontre et d'autres cèdres, sains et moqueurs, prennent la relève et conduisent jusqu'au sommet. Les cèdres de Chréa ont la particularité d'être plus jeunes que ceux qui grattent les monts de Tikjda. Leurs troncs sont d'un diamètre appréciable, mais ne s'exécutent pas dans une danse où le temps semble avoir cadencé le pas. Les branches s'étirent lourdement sous le poids des épines, les unes à côté des autres, comme lors d'une finale de théâtre où les auteurs se réunissent dans une accolade pour apprécier les applaudissements et on a envie d'applaudir, car le spectacle est beau. « La cédraie est remarquable et elle participe grandement à l'équilibre social de la ville », explique M. Dahel, directeur du parc national de Chréa. Bien des choses ont changé au parc de Chréa et l'arrivée du télécabine est pour beaucoup. Chréa connaît une énorme affluence le week-end et les agents du parc essaient de contenir tout le monde à des endroits où cela ne porte pas trop préjudice à la nature. Et c'est pour préserver Chréa que le wali avait signé, en 2007, un arrêté interdisant toute construction dans le Parc national, car le béton est également une autre menace. M. Dahel n'a de cesse de vanter les différents rôles tenus par la cédraie. Il interpelle quant à l'état phytosanitaire de la cédraie qui est sain et qu'il faut préserver.Le Parc national de Chréa compte 3 zones d'intérêt majeures : La zone d'El Hamdania à l'ouest se distingue par des capacités naturelles importantes dont la réserve du singe magot, le gîte des rapaces, les gorges de la Chiffa, les cascades d'eau, le lac de haute altitude de Tamesguida (1230 m).  La zone de Chréa au centre renferme une cédraie centenaire majestueuse, un arboretum riche et varié, des espèces végétales rares et rarissimes, des lieux d'activités sportives d'été et d'hiver. La zone de Hammam Melouane à l'est se distingue par ses richesses thermales importantes, une vocation rurale caractérisée et des lieux de détente et d'évasion en nature importants.





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