Algérie

L’intervention éthiopienne en Somalie




Un cadeau du nouvel an pour Washington La décisive intervention militaire éthiopienne qui a chassé les islamistes du pouvoir la semaine dernière en Somalie est un cadeau d’étrennes bienvenu pour George Bush. En effet, la puissante armée d’Addis-Abeba a porté ce week-end jusqu’à Mogadiscio un gouvernement transitoire, reconnu par la communauté internationale mais trop faible pour y asseoir son pouvoir et cantonné depuis plusieurs années à la seule localité de Baïdoa. En provoquant la fuite des islamistes qui avaient ravi la capitale aux chefs de guerre en juin, le principal allié régional des Etats-Unis dans leur guerre contre le terrorisme a offert à ceux-ci un succès stratégique dans la Corne de l’Afrique sans qu’ils aient à tirer un seul coup de feu. Car ce sont les Etats-Unis qui, enlisés en Afghanistan et en Irak, ont «encouragé à passer à l’action» l’Ethiopie, elle-même inquiète de voir un régime islamiste radical s’installer à sa frontière sud, estime l’analyste Michael Weinstein. «Les Américains ordinaires en ont assez des interventions à l’étranger. Donc, ce qui s’est passé en Somalie va maintenant devenir leur stratégie favorite: utiliser des alliés régionaux comme catapulte», fait valoir ce professeur de sciences politiques à l’université Purdue de l’Indiana. De source militaire occidentale, on confirme que les Etats-Unis ont fourni tous les moyens de renseignement et de surveillance nécessaires pour assurer le succès de la marche des troupes éthiopiennes sur Mogadiscio. Addis-Abeba et Washington présentent les dirigeants de l’Union des tribunaux islamiques (UTI), qui ont mis fin l’an dernier aux 15 ans de règne sanglant des chefs de guerre en Somalie, comme des marionnettes d’Al-Qaïda dans la région. A les en croire, les islamistes somaliens étaient en passe de devenir les talibans de la Corne de l’Afrique et la Somalie se serait transformée en un nouveau refuge pour les terroristes et djihadistes du monde entier. Toutefois, échaudés par leur proclamation de victoire pour le moins prématurée en Irak en 2003, le président George Bush et ses collaborateurs se gardent bien de se réjouir trop tôt de ce succès dans une région chroniquement instable traversée par des clivages complexes. Certains analystes prédisent déjà que les forces islamistes, qui ont préféré se replier devant le «blitzkrieg» éthiopien plutôt que de s’exposer à de lourdes pertes, vont se réorganiser et se lancer dans une guérilla à l’afghane ou à l’irakienne.





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