Algérie

L'expérience, elle-même, est menacée d'échec Il est grand temps de faire une évaluation du professionnalisme



L'expérience, elle-même, est menacée d'échec                                    Il est grand temps de faire une évaluation du professionnalisme
Aujourd'hui, il est impérieux de se pencher sérieusement sur la question du professionnalisme si l'on veut préparer un autre avenir pour les générations futures. La semaine écoulée a été dominée, incontestablement, par la «décision» prise conjointement par le forum des clubs professionnels (FCP) de football, sous la présidence d'Abdelkrim Yahla, pour débattre des dernières questions relatives au dossier du professionnalisme. Le FCP a réclamé, il y a quelques jours, une réunion avec les responsables du MJS pour débattre du dossier du professionnalisme en Algérie. Les présidents de clubs des deux ligues professionnelles, organisés depuis quelques semaines en FCP, ne sont pas satisfaits de l'évolution du dossier du professionnalisme, instauré depuis deux années. «Il est temps de faire une évaluation de l'expérience après deux années d'exercice, d'autant plus que plusieurs choses n'ont pas marché, au point où le nouveau système, lui-même, est menacé d'échec», estime Yahla, également président du WA Tlemcen (Ligue 1). Cette initiative démontre les limites atteintes par le système actuel et les dysfonctionnements qui le caractérisent. Maintenant que les clubs ont fini avec le chapitre recrutement, les responsables du football au sein de ces formations d'élite vont commencer à tenir leurs assemblées générales, annuelles dès le début de ce mois. Comme d'habitude, ces assises seront houleuses avec la sempiternelle guéguerre entre ceux qui ne veulent pas lâcher les rênes des clubs et ceux qui tentent de les évincer. Il est vrai que, concrètement, beaucoup de présidents de clubs ont une grosse part de responsabilité dans la situation actuelle. Ils veulent rester des présidents à vie. La majorité d'entre eux ont bloqué toute initiative allant dans le sens de l'ouverture du capital des clubs qu'ils dirigent afin de rester éternellement aux commandes de «leurs» clubs. , a estimé Yahla, président du WAT. C'est le triste refrain annuel de notre football avec son concert de magouilles, de coups d'Etat et de propos injurieux, indécents. C'est normal, puisque cette discipline engendre beaucoup d'intérêts socio-économiques. Certes, parfois, la passion l'emporte sur le profit, mais le statut de dirigeant reste trop revalorisant pour qu'il ne soit pas envié. C'est une certitude qui ouvre plusieurs portes dans l'édifice de la promotion sociale, politique et économique. C'est ce qui explique que, même en ces temps de crises financières, on continue à se bousculer pour un fauteuil de président. Ce qui n'est nullement un signe de bonne santé pour nos clubs qui subissent de plus en plus les effets du marasme que connaît l'économie nationale. Ce faisant, les sponsors ne se bousculent plus aux portes des clubs pour vendre leur produit. Même les organismes étatiques qui parrainaient plusieurs équipes commencent à fermer le robinet de la promotion par le sport. La fermeture de cette manne d'argent a été fatale pour plusieurs clubs, tels l'ES Sétif, le CRB, le MCA, la JSMB et bien d'autres dont les joueurs ont recouru à la grève. La plupart des assemblées générales qui se seront tenues bientôt vont se heurter à la question épineuse des ressources financières. Même les clubs qui devaient, en principe, être dominés par l'euphorie de la montée parmi l'élite ne sont pas à l'abri de ce sempiternel problème d'argent.
Professionnalisme ' Oui ! Mais' avec quoi '
Les présidents de clubs et leurs comités n'ont pas caché toutes leurs inquiétudes quant à l'avenir du club face à l'absence de moyens. D'autant plus que la Commission de Contrôle des Clubs Professionnels (Cccp), une des deux structures de la direction de contrôle de gestion des clubs, a été installée, jeudi, à Alger, par le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj. Présidée par le vice-président de la LFP, Fawzi Guellil, la Cccp est composée de Nadir Mehaneche (avocat), Rafa Guerza (expert comptable) et Boubekeur Seddik Boufellah (membre). Elle sera complétée, prochainement, par le représentant des clubs professionnels qui sera désigné ultérieurement. La nouvelle commission avait programmé l'organisation de trois séminaires régionaux aux dates du 26 juin à Alger ; le 9 juillet à Oran et le 12 juillet à Annaba pour traiter des deux thèmes portant, l'un, sur le rôle et la mission de la Cccp et, l'autre, sur l'assistance en matière de comptabilité et des finances des clubs. La deuxième commission de la Dcgc, appelée Commission d'appel, sera installée prochainement. Par ailleurs, la LFP invite les clubs n'ayant pas transmis le document relatif aux résultats des comptes sociaux 2010 à envoyer cette pièce dans les plus brefs délais. L'instance dirigeante du football professionnel compte sur la collaboration effective des clubs pour mener à bien ces missions. D'autres clubs plus nantis sont déjà confrontés à ce problème et risquent de connaître des crises aiguës la saison prochaine. Comme le MJS n'a pas encore rendu effective l'application de la réforme de notre football, il est certain que le marasme va se généraliser davantage. Il est difficile d'être aussi optimiste que le Bureau Fédéral qui a concocté un ambitieux projet de réforme de notre football. Mais son application reste tributaire de l'engagement financier de l'Etat dont les priorités ne calquent pas avec les opérateurs du football. C'est dire qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. La gestion archaïque des clubs à coups de levée de fonds personnels non plus. Il y a quelques semaines, l'affaire du transfert du joueur Djabou de l'ES Sétif au club tunisien, le Club Africain, ou de l'oranais Youcef Belaïli avait fait couler beaucoup d'encre. Le joueur qui était libre de tout engagement, à part celui d'ordre moral au club-mère formateur, les «Aigle Noir» ou les Hamraoua, avait décidé de changer d'air, malgré un tas de promesses. Il avait ses raisons. Il se trouve que beaucoup de joueurs changent de clubs sans que ces derniers ne bénéficient en rien dans ces transferts. Pas un sou. Aucun club n'aimerait vivre ce genre de situation. Et pourtant, cette affaire n'est pas une première. Et c'est justement pour rompre avec des pratiques pareilles, liées directement au caractère amateur du football algérien, que les instances dirigeantes de ce sport ont élaboré un projet de mise à niveau, il y a de cela près de trois années. Il n'aboutira que la saison prochaine, une fois que le gouvernement et le MJS auront passé à la caisse. La FAF a, donc, opté pour le professionnalisme. Le projet, sur le papier, est excellent. Les déclarations d'intention de la part de l'autorité gouvernementale, des membres fédéraux, des responsables de clubs et des différentes composantes de la scène footballistique nationale se sont multipliées ces dernières semaines. Toute la planète footballistique nationale veut le professionnalisme, l'a applaudi et s'est dite prête à 'uvrer dans le sens de sa mise en pratique. Est-ce suffisant '
A. B.
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