L’enseignement initiatique de Sidi Boumédiène Radya Allah ‘Anhou

L’enseignement initiatique de Sidi Boumédiène Radya Allah ‘Anhou Notons que cette élévation spirituelle où se retrouvent tous les sages en quête de l’Amour de Dieu, Sa Grâce, la Béatitude, par le « bel agir- ihsàn «envers les créatures de Dieu48 ,cette élévation a valu de toute époque des condamnations par les clergés «traditionnaires «49, les «intégristes» Almoravides brûlant les œuvres d’El Ghazàly accusé d’être «soufy», les «rabbins orthodoxes» excommuniant Baruch Spinoza «philosophe de la Béatitude éthique», l’Inquisition emprisonnant, à Tolède, Saint Jean de La Croix» qui s’écarte de la doctrine en affirmant l’Unité de l’Amour et l’Esprit», ou la «mise à l’indexe», par le magistère catholique, des écrits de Theillard (réhabilité durant les années cinquante...). Tous furent et sont victimes encore de l’incompréhension des tenants des cultes institutionnels, clergés, juif et chrétiens, oulémas musulmans.La crainte, justifiée, de ces institutionnels, a pour fondement la mise en danger de leurs «autorités» séculière et spirituelle. En rendant et reconnaissant une «dignité naturelle» et une «liberté individuelle» à tout être humain, le mysticisme qui repose sur l’effort personnel, sans intermédiaire entre Le Créateur Subhànahu wa tsa’àlà et Sa créature, remet en cause l’autorité supposée et institutionnalisée des rabbins, curés et autres imâms et muphtis. Pour ces gens qui confondent, volontiers, Hukm et Sulta ou Autorité et Pouvoir, l’Ijtsihàd ou effort personnel de compréhension éclairée de l’esprit des écrits religieux est clos. Pour les rabbins «orthodoxes» l’enseignement est clos par le Talmud du VIème siècle, le magistère chrétien aux enseignements théologiques du XIIIème et les muphtis traditionalistes au XIIème...Les Maîtres mystiques, comme le souligne l’Emir Abd El Kader dans ses Mawàqif, invitent les disciples à respecter scrupuleusement les droits canons, khalaka chez les juifs, scharya chez les musulmans, et l’élargissent à toute règle de vie en société. Mais ils enseignent aussi (cf. El Ghazàly/ Tsahàfuts/ note53): Famen tsahaqqaqa wa là tsascherra’a zendaqa/qui se limite à l’ésotérique sans droit,est imposteur ! Wamen tsascherra’a wa là tsahaqqaqa, kafara/ qui se limite au droit sans l’esprit,est obscurantiste ! Dans un recueil des enseignements de Sidy ‘Abdeqàdir El Djilàly radya Allah ‘anhu, intitulé El Ghunya50, ce Maitre relève les dérives des sectes musulmanes de son époque, qui, sous prétexte de « pure spiritualité «, ésotérisme, ne se sentaient pas obligés de respecter la scharya, rituels des prières journalières, salàt, jeûne du mois de Ramadhàn, syàme, et Hadj. Les adeptes des sectes Murdji’a et Djahmya prétendaient cela, disaient que la foi est croyance et non actes (imàn bilà ‘amàl, imàn el malà’ikati) à l’instar des anges, puisque la nature humaine est aussi angélique... Ce syllogisme rationnel est de fait un sophisme élitiste, saphastya en arabe, il est peut-être à l’origine du terme populaire par lequel on désigne le menteur, l’hypocrite, le tartuffe, saphasty... A suivre... Ghaouthy Hadj Eddine Sari Ali Conférencier dans les formations en Bioéthique et Droits de l’Homme (Fédération Européenne des Réseaux scientifiques- Ethique et Droits de l’Homme) (Conseil de l’Europe- Strasbourg- Délégué général de La Fraternité d’Abraham- Paris)   Note   48-Theillard de Chardin chrétien affirme: se reconnaître en Dieu s’obtient non par identification à Lui, mais par action communiante de l’amour, Dieu en tous...ce qui rappèle les sama’ cités de Sidy Boumédiène 49-comme l’écrit Ch.Mopsik, cf.Zohar -TI- Ed.Verdier-Paris 1984 ; les rabbins de Montpellier brûlèrent tous les écrits arabes de Maimonide au XIIIème siècle Cf. A.Chouraki trad. de Baya 50-El Ghunya litàliby taryq el Haq- Ed. Mektsaba Escha’bya-Beyrouth 1980