Algérie

Dieu n’accepte pas la surérogation si l’obligation est délaissée



Dieu n’accepte pas la surérogation si l’obligation est délaissée Tous ceux qui accomplissent des pèlerinages surérogatoires mais négligent le paiement obligatoire de l’aumône légale purificatrice (zakat), que ce soit la totalité ou une partie de la somme, voient leurs pèlerinages refusés. Il est en effet plus important de purifier son argent par le paiement de l’aumône légale que de le dépenser dans le pèlerinage surérogatoire. Il en est de même pour ceux qui croulent sous des dettes, comme les commerçants par exemple, ou de ceux qui achètent une marchandise avec paiement à durée déterminée et ne paient pas la somme convenue à l’échéance de la dette, ou encore de ceux qui font un emprunt et qui ne le remboursent pas. Il est défendu pour une telle personne d’accomplir un pèlerinage surérogatoire avant de s’être débarrassée de toutes ses dettes.Dieu n’accepte pas la surérogation si elle mène à la transgression d’un interdit, car se préserver du péché est prioritaire par rapport à l’accomplissement d’œuvres pies. L’affluence excessive entraîne des difficultés sans fin, comme la propagation des maladies ou la mort de personnes piétinées par les autres pèlerins. Ces personnes meurent soit parce qu’elles perdent connaissance, soit parce qu’elles ne parviennent pas à se dégager. Dans ce contexte, il devient impératif pour les pèlerins partis sur la base du volontariat de s’abstenir de se rendre au pèlerinage, afin de diminuer cette affluence autant que faire se peut. Le premier pas à faire pour réduire cette affluence est donc l’abstention de ceux qui ont déjà effectué le pèlerinage à maintes reprises, afin qu’ils laissent leur place à autrui, parmi ceux qui n’ont pas encore effectué leur pèlerinage obligatoire. Le pèlerinage surérogatoire n’est ni louable ni légitime, s’il mène à la transgression d’interdits, ou à une aide à cette transgression, même si cette aide est indirecte. Il est dès lors préférable pour le Musulman qui recherche l’Agrément de son Seigneur d’abandonner un tel pèlerinage. Voilà la jurisprudence éclairée. La répulsion des torts est prioritaire sur la recherche des intérêts, surtout si les torts sont généraux alors que les intérêts sont privés. Si l’intérêt de certains individus se trouve dans le fait d’accomplir de manière répétée des pèlerinages surérogatoires et que cela constitue un tort à l’encontre de milliers, voire de centaines de milliers de pèlerins, qui subissent ainsi des dommages dans leurs âmes et dans leurs corps — les pèlerins en situation de surérogation n’étant eux-mêmes pas épargnés par ces dommages -, alors il devient obligatoire de se prémunir contre un tel tort en repoussant sa cause, c’est-à-dire cette affluence excessive. Les portes de la surérogation par des œuvres pies sont nombreuses et grandes ouvertes. Dieu ne les a pas rendues étroites pour Ses Serviteurs. Le Croyant perspicace est celui qui choisit parmi ces portes celles qu’il considère comme étant plus seyantes à sa situation et plus adaptées à son époque et à son environnement. Ainsi, si le pèlerinage surérogatoire occasionne du tort ou des dommages à d’autres Musulmans, alors il faut savoir que Dieu a montré d’autres voies au Musulman, par lesquelles ce dernier peut se rapprocher de Dieu sans causer du tort à autrui. Il y a ainsi la charité pour les pauvres et les nécessiteux. Cela est d’autant plus valable avec les proches parents. Le hadith dit en effet : « La charité faite à un pauvre est considérée comme une charité. Faite à un proche parent, elle est considérée comme une double charité : une charité et un entretien des liens de parenté. » (rapporté par Ahmad, At-Tirmidhî, An-Nasâ’î, Ibn Mâjah et Al-Hâkim d’après Salmân Ibn `Âmir As-Sayfî, avec une chaîne de narration authentique). Il se peut même que l’entretien financier de ses proches parents devienne obligatoire pour le Musulman, s’il vit dans l’aisance alors qu’eux vivent dans la gêne. A suivre... Cheikh Youssouf El Qaradaoui
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