Algérie

L’enseignement initiatique de Sidi Boumédiène Radya Allah ‘Anhou



L’enseignement initiatique de Sidi Boumédiène Radya Allah ‘Anhou Quant à la khirqa ou froc, c’est un manteau dont le Maître recouvre le disciple pour lui signifier, symboliquement, qu’il reconnaît en lui les qualités et compétences requises pour être à son tour Maître. C’est une tradition qui remonte à Seyidunà ‘Aly qaddassa ALLAH sirruh, cousin et gendre du Prophète ‘aleyhi essalàm, d’après un enseignement du Prophète qui dit « Je suis la médinat de La Science et ‘Aly en est la porte d’accès «, ‘Aly est le référant de toutes les écoles traditionnelles initiatiques. ‘Aly , qui fut aussi le quatrième Calife orthodoxe, a revêtu d’un manteau Hasàn el Basry radya Allah ‘anhu, deuxième souche des chaines initiatiques, reproduisant une tradition du Prophète ‘aleyhi essalàm : Seyyidunà Mouhammed avait légué un de ses rares manteaux à un maître du Yemen Uways El Qàrenny radya Allah ‘anhu, il a donné aussi un manteau à une femme Ummu Khàlid radya Allah ‘anhà ainsi qu’à l’Imàm Anas ibn Màlik radya Allah ‘anhu. Toutes ces investitures symboliques par le Prophète font de ces Maîtres, homme ou femme, des référents dans les chaînes et les traditionnels hadyths.«Notre maître Abù Ennadjà, connu sous le nom de Abù Madyan... « c’est ainsi que Ibn ‘Araby évoque Sidi Boumédiène, le qualifiant de « sauveur «, sauveur par les enseignements qu’il reçut de lui et, notamment, l’enseignement consacré à la nécessaire réflexion et l’approfondissement des interprétations des Lois prescrites par Dieu dans les livres révélés (ijtihàd). Cet enseignement du Ghaouth , cité dans El Futuhàt (Les Illuminations), correspond à l’interprétation des versets 60 à 82 de la sourate XVIII: Moise recevant des leçons de El Khàdir(Elie) ‘aleyhumà essalàm , patience et réflexion avant toute interprétation, science aussi de l’allusion (ishàra) que professent tous les maîtres soufis. Ibn ‘Araby dit que cet enseignement se retrouve en hébreu dans la Thora, faisant allusion, peut être, à un écrit hébraïque de la Thora orale, Les secrets de la Thora ou Sitré Torah du Zohar. Par ailleurs, Voltaire dans Zadig ou la destinée, reprend le thème de l’enseignement initiatique de la sourate XVIII au chapitre numéroté 18 de son livre, intitulé l’Ermite, Zadig est Moise, l’Ermite est Elie ou Khàdir. Cet enseignement est la réflexion nécessaire que les créatures humaines doivent avoir sur «l’ordre des choses», sans précipitation ou ‘adjl,35 précipitation qui fit «préférer l’instant d’un fruit à l’éternité du jardin « le couple Adam-Eve (en islam il n’y a pas le dogme du péché originel, le couple primordial générant l’humanité a commis une erreur et fut pardonné, grâce aux feuilles de l’arbre de la connaissance qu’il cueillit et aux paroles inspirées par Dieu II/37 ;VII/22-26 et XIX/58-61, car le meilleur habit pour l’homme est l’habit de l’hosion ou crainte révérencielle par la connaissance de Dieu, teqwà.). Dénonçant toute forme de pharisaïsme, Abù Médyan Chou’aib- Sidi Boumédiène, professait dans ses sentences «le brisement du cœur du pécheur vaut mieux que le zèle content de soi du vertueux». Le dzikr, pensée, souvenir, litanie, demeure sa pédagogie: Abandonne toi à Dieu jusqu’à ce que Son dzikr triomphe de ton dzikr (suivant l’enseignement coranique II/152 fedzkurùny edzkurkum - alà bi dzikri ALLAH tsetma’in el qulùb). Sidi Boumédiène radya Allah ‘anhu bien ancré dans les enseignements de ses Maîtres et surtout de l’Ihya d’Al Ghazàly, composa des oratorios ou Sama’, célébrant l’Amitié, l’Amour de Dieu, l’éloge du Prophète, le «ravissement des cœurs et des sens» par le «wejd» expérience personnelle extatique que suscite l’audition ou le chant de «douleur du cœur éperdu d’Amour en Dieu «. Al Ghazàly, Al Hujwayry, citent l’attitude de Junayd assistant à l’extase d’un disciple écoutant un Samà’: Junayd radya Allah ‘anhu récita le verset 88 de la sourateXXVII «Tu verras les montagnes, que tu croyais immobiles, se mouvoir comme des nuages»; cet autre hadyth référence à des versets coraniques36, autorisa les maîtres soufis à ne pas considérer le «wajd « ou extase comme prohibé, comme l’interdisent les intégristes:«Quand vous récitez le Coran, pleurez ou si vous ne pleurez pas, alors efforcez-vous de « pleurer «Al Ghazàly enseigne, aussi, dans l’Ihyà : «celui qui n’est pas ému par le printemps et ses fleurs, le luth et ses harmonies, a sa « nature corrompue et il n’y a guère de remède à cela...ne voyez vous pas que la douceur « de la voix chantant et berçant l’enfant le calme de ses pleurs et le rassure... «37   A suivre... Ghaouthy Hadj Eddine Sari Ali Conférencier dans les formations en Bioéthique et Droits de l’Homme (Fédération Européenne des Réseaux scientifiques- Ethique et Droits de l’Homme) (Conseil de l’Europe- Strasbourg- Délégué général de La Fraternité d’Abraham- Paris)   Note   37Cf. L’Ihya T.II- Le Caire 1960 occurrence « Sama’»



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)