Algérie

L’ancien directeur général de l’OPGI d’Oran devant le tribunal de Blida



Un pot de vin de 750 millions pour des milliards déposés à Khalifa Bank La déclaration hier de l’ancien directeur général de l’OPGI d’Oran puis de Constantine avant d’être directeur de l’AADL, Kheireddine Oualid, devant le tribunal criminel de Blida, a produit l’effet d’une bombe… Lors de son audition, il a déclaré que l’ancien ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, savait que les fonds de l’OPGI d’Oran étaient déposés à la banque Khalifa et qu’à l’occasion des réunions qu’il tenait avec les directeurs de l’office, il leur recommandait de faire fructifier les fonds et les déposer dans des banques. C’est ce qui, dit-il, les a encouragés à les placer à la banque Khalifa. Kheireddine a de même déclaré qu’il informait régulièrement et à travers des états mensuels le ministre Tebboune sur les dépôts de fonds à cette banque et qu’il n’a reçu aucun ordre, avertissement ou réserve à ce sujet en tant que directeur à Oran puis à Constantine. Il a de même dévoilé que les rapports sur les activités de l’OPGI ainsi la situation financière étaient régulièrement transmis au ministère avant de révéler que 249 milliards de centimes ont été perdus à la banque Khalifa dont 149 milliards de l’OPGI de Constantine. Khereddine, poursuivi dans l’affaire Khalifa pour corruption passive, abus d’influence, avantages et intérêts de la part Khalifa, a rappelé qu’il avait exercé en tant que directeur des offices de l’OPGI à M’Sila et Aïn Témouchent entre 1996 et 2000 puis de décembre 2000 à fin mars 2001 comme directeur de l’OPGI d’Oran avant d’être muté à Constantine où il a travaillé de mars 2001 à décembre 2002 puis en tant que directeur général de l’AADL au moment où activait la banque Khalifa «ce qui expliquerait que ses transferts d’un poste à un autre se décidaient dans les bureaux de Abdelmoumène Khalifa qui profitait de son adhérence à la banque». Il y déposait les fonds des offices et organisations qu’il dirigeait et c’est ce qui justifierait aussi la décision de sa mutation dans trois importants et sensibles postes de l’OPGI dans autant de grandes wilayas de l’envergure de Constantine et Oran en plus de l’AADL. Madame Brahimi, présidente du tribunal criminel de Blida lui ayant demandé comment il procédait pour déposer les fonds de l’OPGI d’Oran, l’accusé a répondu que cela se passait en présence d’émissaires de la direction centrale de la banque d’Alger aux fins de négociations sur les dépôts de l’office à la banque Khalifa en contrepartie d’intérêts élevés. Kheriddine a cité les noms de ces délégués, Kechad Belaïd directeur de l’agence des abattoirs de Hussein Dey, et l’ancien entraîneur de l’équipe nationale, Ighil Meziane -également accusé dans cette affaire- en plus d’une 3e personne dont il n’a pas dévoilé le nom. L’accusé a de même affirmé que les négociations ont abouti et qu’un accord a été signé pour le dépôt des fonds de l’OPGI à Khalifa Bank entre les années 2001 et 2002. Il a aussi révélé qu’il avait été convenu que l’accord devait être renouvelé tous les 3 mois. Khereddine a cependant nié avoir bénéficié d’avantages financiers, le 1% du produit des intérêts alors que la présidente du tribunal a affirmé qu’il avait effectivement bénéficié de cet avantage lors du 1er dépôt effectué le 26 mai 2001 et qu’il a par la suite bénéficié, 3 mois plus tard, des 2% à l’occasion du second dépôt. C’est à cette période que la banque Khalifa a commencé à rencontrer des difficultés. Acculé, l’accusé a essayé de défendre sa position et fuir ses responsabilités. Il a déclaré qu’il ignorait que la banque Khalifa avait des problèmes avant que la présidente ne se dise étonnée de constater que le dépôt des fonds de l’OPGI de Constantine effectué à la banque Khalifa coïncidait avec sa faillite et en dépit du fait que la presse avait commencé à parler des problèmes techniques qu’elle rencontrait. La magistrate a déclaré que l’accusé a fait perdre des milliards aux citoyens du fait qu’il signait et renouvelait tous les 3 mois l’accord de dépôt des fonds dont le dernier en juin 2002. Pour preuve, la présidente exhibe des documents prouvant que les accusés ont bénéficié de devises et corruption de la part de Khalifa bank et que le directeur d’Oran, Kheriddine Oualid, avait reçu 750 millions de centimes en deux tranches alors que le directeur des finances et de la comptabilité, Noureddine B., avait pour sa part touché la même somme et que le directeur de l’office de Relizane, Saïd B., et d’autres cadres ont reçu 30 millions chacun. La présidente du tribunal criminel de Blida a de même affirmé que ces corruptions étaient servies aux accusés à l’occasion de chaque dépôt de deniers publics à cette banque et que ces corruptions et devises étaient déposées dans des comptes ouverts aux noms des accusés. Ayman Kacem
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