Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Tout individu a droit à... La France a, là, une belle occasion de faire amende honorable et demander pardon. Les Algériens attendront jusqu’à minuit, aujourd’hui. Minuit, parce que c’est l’heure du crime, même si l’essai nucléaire français a eu lieu à 7 heures du matin, mais également parce que cette heure marque la fin de ce 13 février qui marque le 47ème anniversaire de l’explosion de la première bombe atomique française à Hammoudia, près de Reggane, en 1960. Une commémoration qui rappelle que la puissance coloniale a fait exploser, ce jour et plus tard, encore 16 autres bombes sur un sol qui ne lui appartient pas. D’autant plus qu’à cette date, la question algérienne était déjà inscrite à l’ONU et que le glas avait sonné pour les tenants de l’Algérie française.Cette «expérience» scientifique, baptisée Gerboise bleue, tout comme les autres gerboises -blanche (avril 1960), rouge (décembre 1960) et verte (avril 1961)- ne visait qu’à la maîtrise d’une arme dévastatrice. Une arme qu’il avait fallu expérimenter hors de la France qui se remettait doucement d’une occupation allemande, parce que ses initiateurs savaient que ses effets continueraient à faire des victimes, des décennies après. Si la classe politique française refuse de faire acte de repentance envers cette Algérie blessée, en prétextant «accepter l’histoire de la France pour son apport exceptionnel (...) pour le monde, et même si cette «repentance lui sortait par les yeux», comme l’a affirmé Le Pen, le fait est qu’il y a crime contre l’humanité. Si l’Algérie n’a pas les moyens de faire inculper devant un tribunal international des criminels comme le leader du Front National ou des généraux qui se sont honorés d’avoir torturé et assassiné en Algérie; elle restera, en revanche, dans la mémoire collective universelle, une victime de la barbarie d’une nation qui s’est parée du titre de «berceau des droits de l’homme». Les Algériens n’étaient, certes, à cette époque que des indigènes, des sous-hommes que l’on exécutait sommairement ou des terroristes qu’il fallait exterminer pour que la France puisse continuer à rayonner et diffuser cette civilisation dont ses députés ont fait l’apologie le 23 février 2005. Mais quel que soit le sens de cette fierté qu’ils mettent en avant, ceux qui refusent de demander pardon savent que des Algériens avaient été utilisés comme cobayes. Si le premier essai a eu lieu en 1960, la déclaration universelle des droits de l’Homme a été adoptée en 1948 à Paris. 12 ans, seulement, après que la communauté internationale ait déclaré que «Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne» (art 3) et que «Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants» (art5).
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