Algérie

Khelil revient sur la taxe sur les superprofits contenue dans la nouvelle Loi sur les hydrocarbures



«Les compagnies internationales manipulent la presse algérienne» Invité, hier, au forum de l’ENTV, le ministre de l’Energie et des Mines met fin à la polémique qui a entouré la nouvelle taxe sur les profits exceptionnels imposés aux firmes pétrolières étrangères dans la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Et qui donne désormais 51% de participation à Sonatrach. Le président de la Ré-publique, Abdelaziz Bouteflika, a reconnu lors de son dernier discours devant les cadres de la Nation, que l’ancienne loi 86/14 sur les hydrocarbures, qui octroyait une participation majoritaire dans les champs d’exploration et même d’exploitation aux compagnies pétrolières internationales, est une erreur stratégique. Le premier responsable du secteur de l’énergie et des mines lui emboîte le pas, lui qui a été au début un fin partisan de la loi 86/14, en avançant que lorsqu’ils avaient étudié tous les contrats, ils ont constaté que presque la totalité des bénéfices va aux partenaires de Sonatrach et non à cette dernière. Pour expliciter ses propos, Khelil a avancé que sur les 13 milliards de dollars de recettes de pétrole brut, 5 milliards reviennent aux sociétés étrangères, ce qui équivaut à plus de 40% de recettes. Dans la foulée de cette décision politique de très haute importance, la firme américaine a même menacé de se retirer si l’article sur les superprofits est toujours de mise. Chakib Khelil minimise la portée de ces menaces, en jetant la faute à la presse qui, selon lui, s’est laissé manipuler par ces compagnies pétrolières alors qu’il y a lieu, a-t-il soutenu, de défendre le principe de la réciprocité comme le faisaient d’autres pays. «La semaine passée, j’ai été aux Etats-Unis, la chaîne de télévision Bloomberg n’a jamais parlé des profits exceptionnels. Et d’ajouter que c’est une loi algérienne qui s’appliquera dorénavant à toutes les firmes étrangères, en attendant la promulgation d’un ensemble de décrets d’application et la mise à niveau des autorités de régulation du secteur de l’énergie, à l’exemple d’El-Naft, pour ouvrir les soumissions internationales.» Dans un autre registre, interpellé sur l’affaire de BRC (Brown and Broots Condor) une joint venture dans les hydrocarbures entre Sonatrach et une filiale d’Halliburton, mise sous contrôle judiciaire pour surfacturation et passation de marchés de gré à gré, le ministre de l’Energie et des Mines a été on ne peut plus discret sur ce scandale, mis à part le fait qu’il a remis en cause le rapport de l’IGF qui ne peut s’appliquer, selon lui, à une société de droit privé car devant relever de la compétence de la Cour des comptes. Pour s’en laver les mains, Chakib Khelil a laissé entendre qu’il s’agit d’une simple société qui a été créée dix années avant qu’il ne soit ministre. En tous les cas, il a affirmé qu’il n’y a pas encore de décision de justice alors que son nom a été évoqué dans les colonnes de la revue ‘Jeune Intelligent’. Par ailleurs, Chakib Khelil a plaidé pour l’exploitation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, dont son secteur en détient la tutelle, en annonçant la création prochaine d’une agence de sécurité nucléaire qui sera différente du commissariat à l’énergie atomique. Le Comena s’occupera, quant à lui, de la recherche, notamment dans le domaine de la radio-isotope qui profitera aux secteurs de l’eau, de l’agriculture, de l’industrie et de la santé. L’Algérie, a précisé le ministre de l’Energie et des Mines, sous la supervision des inspecteurs de l’AIEA, va entamer incessamment l’enrichissement de son uranium, trouvé en grande réserve, à des fins civiles, en particulier dans la production de l’électricité.
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