Algérie

John Perkins : confessions d?un tueur à gages économique


Les dessous de l?interventionnisme américain Les forums de discussions sur internet reprennent depuis quelque temps avec beaucoup d?intérêt les propos tenus par John Perkins, un ancien membre respecté de la communauté bancaire, dans une interview qu?il avait accordée à un média américain suite à la parution, en 2005, de la version française de son livre Confession of an economic hit man (Confessions d?un tueur à gages économique), à travers lequel il décrit comment, en tant que professionnel, il a aidé les Etats-Unis à extorquer des milliards de dollars aux pays pauvres à travers le monde en leur prêtant plus d?argent qu?ils ne pouvaient rembourser pour ensuite prendre le contrôle de leurs économies. La retranscription de l?interview réalisée par Amy Goodman pour la chaîne de télévision indépendante " Democracy Now " nous apprend, selon ce que rapporte l?auteur que " le livre à l?origine était dédié aux présidents de deux pays, des hommes qui avaient été mes clients et que j?ai respecté et que je tenais en estime - Jaime Roldos, président de l?Equateur, et Omar Torrijos, président du Panama. " John Perkins dit aussi : " on m?a convaincu de ne pas écrire le livre. Je l?ai commencé quatre fois au cours des vingt dernières années. A chaque fois, ma décision était motivée par des événements mondiaux : l?invasion du Panama par les Etats-Unis en 1980, la première Guerre du Golfe, la Somalie, et la montée d?Oussama Ben Laden. Cependant, des menaces et des pots de vin m?ont toujours convaincu de m?arrêter. Dans les années 90, j?ai empoché un demi million de dollars pour ne pas écrire le livre." Perkins a finalement publié son livre ou il raconte qu?il a été recruté lorsque il était encore étudiant dans une école de commerce, à la fin des années 60, par l?Agence de Sécurité Nationale (NSA), et comment ensuite il a travaillé pour plusieurs compagnies ou son " véritable job était de conclure des affaires. " " J?accordais des prêts à des pays, des prêts énormes, qu?ils ne pouvaient pas rembourser. Une des clauses du prêt - disons 1 milliard de dollars pour un pays comme l?Indonésie ou l?Equateur - était que le pays devait retourner 90% du prêt à des compagnies états-uniennes, pour reconstruire des infrastructures, des compagnies comme Halliburton ou Bechtel. Ce sont de grosses compagnies. Ces compagnies ensuite construisaient des réseaux électriques ou des ports ou des autoroutes qui ne servaient qu?aux quelques familles les plus riches de ces pays. Les pauvres de ces pays se retrouvaient en fin de compte avec une dette incroyable qu?ils ne pouvaient absolument pas payer. Un pays aujourd?hui comme l?Equateur consacre 50% de son budget national juste pour rembourser sa dette. Et il ne peut pas le faire. Ainsi nous les tenons à la gorge. Si nous avons besoin de plus de pétrole, nous allons voir l?Equateur et nous leur disons, " Bon, vous ne pouvez pas nous rembourser, alors donnez à nos compagnies les forêts d?Amazonie qui regorgent de pétrole. " C?est ce que nous faisons aujourd?hui et nous détruisons les forêts amazoniennes, obligeant l?Equateur à nous les donner à cause de cette dette. Ainsi, nous accordons ce gros prêt, et la majeure partie revient aux Etats-Unis. Le pays se retrouve avec une dette en plus d?énormes intérêts et il devient notre serviteur, notre esclave. C?est un empire. Ca marche comme ça. C?est un énorme empire. Qui a eu beaucoup de succès. Perkins déclare aussi " : si je n?avais pas mené moi-même cette vie de tueur à gages économique, je crois que j?aurais eu du mal à croire que quelqu?un puisse faire de telles choses. Et c?est la raison pour laquelle j?ai écrit ce livre, parce que notre pays a vraiment besoin de comprendre. Si les gens de ce pays comprenaient la nature réelle de notre politique étrangère, la nature réelle de notre aide à l?étranger, comment fonctionnent les multinationales, où passe l?argent de nos impôts, je sais qu?ils demanderaient que cela change."
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