Algérie

Investissement Arcelor Mittal en Algérie : Des contrats début 2007


L’acquisition par Mittal Steel Annaba du reste des unités de production des groupes d’entreprises publiques Sider, TPL, Anabib n’est plus qu’une question de jours.

Au complexe sidérurgique d’El Hadjar les cadres proches des propriétaires indiens (70% des actions) et les syndicalistes ont la certitude que leur employeur a décroché le gros lot. Cette certitude est dans toutes les discussions des syndicalistes, politiques, cadres gestionnaires et d’exécution, organisations professionnelles à Annaba et dans les régions limitrophes. Elle intervient au lendemain de l’audience accordée ce 3 décembre par le président de la République à Lakshmi Niwas Mittal (LNM), le président-directeur général du groupe indien Arcelor Mittal actionnaire majoritaire de Mittal Steel Annaba : " La privatisation du complexe sidérurgique est une bonne chose ", se plaisent à répéter les uns et les autres. Pour d’autres, cadres de Sider à la retraite ou en poste ailleurs et des économistes enseignants à l’université Badji Mokhtar, les Algériens sont au cœur d’une vaste partie de poker menteur où foisonnent les non-dits. Le Dr Mohamed Sari, maître de conférences et père de la post-graduation à l’ex-Institut des sciences économiques de l’université Badji Mokhtar, est de ceux-là. Il l’a déjà souligné dans son tout dernier et très récent ouvrage " Vers une autonomie économique minimale-Algérie, horizon 2020 : " … La tentation serait grande pour le capital étranger de se désengager sans préavis dès que le processus technologique de production est dépassé mondialement. Autrement dit, il ne s’impliquerait pas dans une opération de réinvestissement pour moderniser les équipements…". Mais ce 3 décembre 2006, il a été contredit par les déclarations faites par LNM quelques minutes après sa rencontre avec Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier était entouré de MM. Abdelhamid Temar et Mohamed Ali Boughazi respectivement ministre des Participations et de la Promotion des investissements et conseiller à la Présidence. "L’audience que le président Bouteflika m’a accordée a permis de discuter notamment des opportunités d’investissement qu’offre l’Algérie et je lui ai fait part de notre intention d’y investir". Cette déclaration du big-boss indien intervient quelques mois après l’acquisition par son groupe de 36,63% du capital du plus grand complexe sidérurgique de Chine, Hunan Valun, de 8,5 tonnes/an. Durant la même période, Mittal Steel a augmenté de 1,2 million de tonnes/an sa production de minerai de fer à New Lubija (Bosnie). Elle intervient également au lendemain de sa proposition à réaliser à Jharkhand (Inde) l’un des plus grands complexes sidérurgiques au monde avec 12 millions de tonnes/an. En Algérie la volonté de Mittal Steel de décrocher les unités ciblées ayant été préalablement expertisées, était manifeste. Elle s’est matérialisée au début de l’année 2006 par les révisions successives de ses offres de prix d’acquisition. En plaçant la barre très haut, l’indien a contraint ses autres concurrents dont l’anglo/allemand Primary/Bender, à se retirer. Selon des proches du cabinet de LNM, un accord de principe sur d’importantes opérations de partenariat Mittal Steel/entreprises algériennes est en cours d’élaboration. Il pourrait être signé au courant du 1er semestre 2007. Outre la production sidérurgique, LNM, 1er producteur d’acier dans le monde, s’intéresse également à la prospection et l’exploitation minière en Algérie. Il a fait part de son intéressement à ce secteur en proposant au président de la République d’acquérir les mines de Ghar Djebilet. Concours de circonstance ou planification, 24 heures à peine après cette proposition, ponctuée par "Non aux 100%, oui pour des acquisitions en partenariat avec des opérateurs économiques algériens " de Abdelaziz Bouteflika, le président-directeur général du groupe Ferphos provoquait une conférence de presse. Dans ses déclarations le PDG Ferphos a indiqué : " Pour consolider sa position sur le marché international et donner au phosphate sa place au sein de l’économie algérienne, l’entreprise doit se déployer au moyen d’une stratégie de croissance soutenue, afin de pouvoir compter avec les plus grands producteurs du club, ceux produisant plus de 4 millions de tonnes par an et disposant d’une industrie transformatrice ". L’appel est clair. Il destiné au patron du groupe indien Arcelor Mittal Steel. Un appel qui, plus que jamais, consolide l’avenir et la réussite de l’opérateur indien en Algérie. Mittal Steel s’affiche de jour en jour dans tous les secteurs socioéconomiques algériens. Une nouvelle fois, il s’affiche au gré des investissements qu’il compte engager dans le cadre du partenariat, dont les mines de Ghar Djebilet. "C’est une question de semaines", affirment nos sources pour qui les contrats de partenariat avec les groupes d’entreprises algériennes y compris Ferphos seraient signés dès le début de l’année 2007. Question de jours aussi, ont-ils affirmé, que le lancement (certains ont été déjà lancés) des investissements en Algérie par Arcelor Mital. Il s’agirait entre autres de la modernisation de plusieurs installations, la mise en place d’une nouvelle aciérie, d’un laminoir fil et rond de 400.000 tonnes, d’un 3e haut fourneau et de la réhabilitation du laminoir fil et rond. Ces points marqués par l’opérateur indien dans la sidérurgie algérienne lui ont permis d’avancer d’autres pions sur son immense échiquier. Ce dernier s’étend sur 15 pays de 4 continents (Amérique, Afrique, Europe et Asie). Cinq années après sa prise en main du complexe sidérurgique d’El Hadjar (Annaba), le patron de Arcelor Mittal ne s’était déplacé de Londres pour rien. Le 18 septembre 2001, il s’adjugeait la première tranche des installations du complexe et l’exclusivité totale de la commercialisation des produits sidérurgiques. Il s’arrogeait ce droit lui qui, lorsqu’il poussa le grand portail du complexe sidérurgique d’El Hadjar, celui-ci était lourdement endetté. Il ne l’est plus aujourd’hui tout en permettant à LNM de réaliser une opération inespérée avec les Algériens et de prétendre en réaliser d’autres. Avec le projet de Ghar Djebilet et le partenariat avec le groupe Ferphos, le voilà intégré dans une machine lancée dans la construction d’un grand ensemble sidérurgique en Algérie autour d’une théorie qu’il a réussi à démontrer dans la pratique. Aïssa Menadi, le secrétaire général du syndicat Mittal Steel complexe El Hadjar, l’a affirmé : " Le gagnant dans ce type d’opération de privatisation est l’Etat algérien. La cession du complexe d’El Hadjar constamment en déficit les précédentes années lui a permis d’économiser une subvention annuelle de 18 milliards de dinars/an. Aujourd’hui la production a augmenté. Elle atteindra 5 millions de tonnes en 2010. Les charges d’exploitation, sociales, les taxes fiscales et parafiscales sont toutes payées à termes échus. Depuis l’arrivée de l’indien, les conditions de travail ont été améliorées. Les salaires ont augmenté de 65%, les indemnités aussi, que faut-il de plus pour encourager ce type de partenariat ? "




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