Incendie du siège du journal 'Charlie Hebdo' La polémique ne fait que commencer

Stupeur à Paris où seule la voix de Nicolas Sarkozy a manqué, hier, au concert de dénonciations qui a suivi l'incendie du siège du journal satirique Charlie Hebdo. La rédaction du journal, qui publie en une une caricature du Prophète Mohamed, a été détruite dans la nuit de mardi à mercredi par un incendie criminel. L'incendie s'est déclenché 'aux alentours de 1h' dans le quartier populaire du XXe arrondissement. La police a évoqué la piste d'un jet d'un 'cocktail Molotov'. Le rez-de-chaussée et le 1er étage du bâtiment étaient brûlés et noircis de suie. 'C'est dramatique, tout est foutu', a témoigné un des chroniqueurs, Patrick Pelloux. L'incendie 'a tout détruit, tout le rez-de-chaussée où la rédaction est installée a brûlé'. Selon M. Pelloux, l'engin explosif aurait été lancé 'sur la devanture et mis le feu au système informatique'. En outre, la page d'accueil du site Internet du journal a été remplacée par une photo de la mosquée de La Mecque en plein pèlerinage, avec ces mots : 'Not god but Allah.' Se rendant sur place, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a évoqué un attentat en indiquant qu'il ne fallait pas négliger la piste des 'intégristes musulmans'. Si les responsables musulmans évoquent également la piste des extrémistes, elle n'est pas forcément celle des musulmans. Il pourrait même s'agir, selon eux, d'une manipulation destinée à dresser les non-musulmans contre les musulmans, a dit à Liberté le président de l'Observatoire national des actes islamophobes, Abdallah Zekri. Pour les responsables musulmans en France, l'incendie criminel, qui a détruit le siège de l'hebdomadaire Charlie Hebdo, est l''uvre d'extrémistes, islamistes ou non. Mais à leur condamnation s'ajoute l'inquiétude d'un 'climat d'islamophobie' qui, disent-ils, prévaut en Europe depuis un certain temps et qui ne peut que s'accroître à la faveur d'une provocation sur le délicat sujet de la religion. Le président du CFCM, Mohamed Moussaoui, croit trouver des arguments dans la page piratée du journal. Il est écrit 'le Prophète tout-puissant de l'islam', relève-t-il. 'C'est révélateur : ceux qui ont piraté le site n'ont pas les références des musulmans, pour qui seul Allah est Tout-Puissant, pas son Prophète'. M. Moussaoui a quand même 'déploré' vivement le ton caricatural du journal à l'égard de l'islam et de son Prophète.Le recteur de la Grande-Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui tient aujourd'hui une conférence de presse sur le sujet, a condamné l'attentat, mais a rappelé que 'le climat européen anxiogène d'islamophobie, fait d'amalgames et de stigmatisations caricaturales de la foi islamique et des musulmans, est fort regrettable et nuisible aux valeurs laïques et du vivre ensemble que les musulmans de France partagent pleinement'.
A. O.
ELSSAS2011 03-11-2011 19:06
Ben 03-11-2011 14:59
derbal 03-11-2011 11:40
derbal 03-11-2011 11:22
Ben 03-11-2011 10:04