Algérie

Ils ont pris le départ le jour de l’Aïd, de Bouzedjar



16 harraga interceptés non loin des îles Habibas Le drame survenu en mer durant les fêtes de l’Aïd el Fitr aurait pu se reproduire durant l’Aïd el Adha si ce n’était l’intervention salutaire des garde-côtes au large des côtes oranaises, où ils ont intercepté une embarcation ayant à son bord 16 harraga. Ces derniers ont pris le départ, tard dans la soirée du premier jour de l’Aïd, à partir de la plage de Bouzedjar. Ils croyaient que durant les fêtes, la vigilance des garde-côtes serait moindre. C’était mal connaître leur opiniâtreté. L’embarcation venait à peine de prendre le large qu’elle a été repérée par les radars des garde-côtes à bord du navire Raïs Hamidou qui s’est aussitôt dirigé droit vers «le boté». Les garde-côtes ont d’abord tenté de dissuader les harraga de poursuivre la traversée qui s’annonçait fort dangereuse vu le changement brusque de la météo. Ils refuseront dans un premier temps, apprend-on, de se plier aux injonctions des forces de l’ordre, avant cependant de se résigner à obtempérer aux environs des îles Habibas. Il s’agit, selon un premier bilan, de jeunes âgés entre 22 et 29 ans, originaires des wilayas d’Oran, Aïn Temouchent et Alger. Les garde-côtes ont conduit les harraga au port d’Oran où ils les ont remis à la police des frontières qui les remettra à son tour à la police judiciaire. Les 16 émigrants clandestins de l’Aïd el Adha s’en sortiront certainement avec une condamnation avec sursis, et continueront à vivre sans aucun doute avec l’espoir de pouvoir, un jour, concrétiser leur rêve de rejoindre l’Europe, quel que soit le moyen utilisé. Si ce groupe a dans sa totalité été repêché sain et sauf, il en a été tout autrement pour les 15 autres harraga de l’Aïd el Fitr. En effet, il y a 70 jours, ces jeunes, dotés du même espoir, ont pris la mer à bord d’une embarcation, à destination des rives sud de la péninsule ibérique. A peine ont-il cependant parcouru quelques miles que la mer est devenue houleuse. Ils se retrouveront fortement ballottés, et certains passeront par-dessus bord. Ce fut le drame. Neuf cadavres seront repêchés par les équipes d’intervention dépêchées dès la nouvelle de la tragédie. Deux rescapés seulement seront secourus. Les autres seront portés disparus, allongeant ainsi l’interminable liste de ceux dont la mer ne livrera peut-être jamais les corps, ou ce qu’il en reste, et que l’association des familles de harraga tente à tout prix de retrouver.



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