Algérie

Il fait une approche critique des résultats du bac 2008


Le CLA dénonce l’autosatisfaction de Benbouzid Si Benbouzid est en état de jubilation par rapport aux résultats du baccalauréat 2008, «une moisson fertile», selon lui, les syndicats autonomes sont loin de partager cet enthousiasme. C’est notamment le point de vue du Conseil des lycées d’Alger (CLA) qui qualifie ces résultats d’»arbre qui cache la forêt».D’abord un rappel succinct des événements qui ont jalonné l’année qui vient de s’écouler: «Après une année scolaire jalonnée d’incertitudes, de remises en cause des programmes dans leur contenu, après une année de harcèlement au quotidien, des enseignants pour mener à terme ces programmes, après des mesures draconiennes liées aux surveillances des examens, après des modalités de correction, controversées, les résultats sont là», constate le CLA. Et tout en dénonçant le triomphalisme du ministre de l’Education, le CLA ne manque pas d’exprimer sa satisfaction pour la réussite des bacheliers. A l’opposé du satisfecit que s’octroie le ministre de l’Education, le syndicat revendique le droit à la critique de la Réforme et ne partage pas l’appréciation selon laquelle la qualité des résultats pour l’année 2008 serait la conséquence de l’application de cette réforme. Alors que le ministre, lui-même, laissait entendre, en début d’année, qu’il voulait «réformer la réforme», comme le rappelle le CLA dans son communiqué. Pour ce syndicat, le taux de réussite de 53% décliné comme un trophée de guerre ainsi que «la pluie» des mentions «ne doivent pas faire oublier les recalés qui se comptent par milliers et qui sont majoritairement issus de l’ancien système». «Quel avenir pour ces recalés?», s’interroge le CLA dans son communiqué en assimilant le parcours du lycéen de la première à la troisième année secondaire à celui d’un combattant «n’ayant pas les pré-requis exigés par les nouveaux programmes, alors que les enseignants, démunis de matériel, étaient livrés à eux-mêmes, bénéficiant à la limite d’une formation sommaire assurée par des inspecteurs, eux-mêmes, livrés à des difficultés devant l’approche par compétence». Le CLA trouve, aussi, matière à redire au sujet de la pondération des filières, pointant le fait que les littéraires viennent en tête loin devant les filières scientifiques. Ce qui est considéré par le CLA comme une entorse à la Réforme qui accorde le primat aux sciences et aux filières techniques. Ceci est aussi, ajoute le CLA, la conséquence directe du démantèlement des lycées techniques. Après tous ces constats, le CLA revient à son credo habituel, à savoir la nécessité pour le ministre d’associer les enseignants à la réforme, partant du principe qu’»une réforme ne se décrète pas». Par ailleurs, le CLA exprime sa solidarité avec les enseignants contractuels grévistes. Pour le CLA, qui demande au ministre de l’Education «de prendre ses responsabilité», il est impensable que ces contractuels, dont chacun à un minimum de cinq ans d’enseignement, soient, aujourd’hui, soumis à un concours de recrutement, comme des débutants». Il demande carrément leur intégration dans le corps enseignant. «La revendication d’intégration est on ne peut plus légitime. Une mesure responsable de la tutelle dans ce sens est pressante, avant que l’irréparable n’ait lieu», conclut le CLA dans son communiqué. H. Senouci
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