Algérie

Il devait être jugé hier


Procès d’El-Para, encore un renvoi Encore un autre renvoi. Il s’agit du procès du groupe d’El-Para, de son vrai nom Amari Saïfi, qui devait avoir lieu hier devant la Cour criminelle d’Alger... Ce renvoi était, du reste, attendu par les quelques journalistes présents hier au tribunal d’Alger. Pour rappel, Amari Saïfi et ses compagnons sont accusés, selon les termes de l’arrêt de renvoi, d’»appartenance à un groupe terroriste sévissant à l’intérieur et à l’extérieur du pays, assassinats et menace contre la sûreté de l’Etat, activités terroristes et kidnappings d’étrangers». En effet, El-Para et son groupe, avant d’être officiellement remis aux autorités algériennes par le pouvoir libyen en octobre 2004, a eu à son actif une noria d’actes terroristes, perpétrés notamment dans le Sud algérien. Mais c’est incontestablement le rapt des 15 touristes allemands et autrichiens qui a permis à El-Para de se tisser une légende de «bandit des sables», comme l’a surnommé la presse allemande. Pour les observateurs, le procès d’hier devait être enfin l’occasion pour les accusés et la justice de faire la lumière sur cette affaire de rapt et, singulièrement, sur la rançon (estimée à 5 millions d’euros) qu’aurait reçue «El-Para» de la part des autorités allemandes pour la libération du second groupe d’otages. Il faut rappeler que lors de l’instruction du procès, les accusés avaient donné des éléments d’informations et des indices plus au moins édifiants sur ce qui s’était passé pendant les 5 mois qu’avait duré cette affaire. Ainsi, N.A., alias Abou Okba, a affirmé lors de cette instruction que le kidnapping n’était pas «prémédité» et que ce n’est que par hasard que les touristes avaient été pris en plein désert. Il a aussi donné des détails sur la création du GSPC entre 1994 et 1995 et l’»octroi» à Amari Saïfi le statut de numéro 2 de l’organisation terroriste présidée alors par Hattab avant qu’il ne soit déchu par Abdelmalek Droukdel. Il y a deux mois, la presse algérienne, citant des sources allemandes, a évoqué une piste de nature à faire débloquer les choses, en l’occurrence la décision du juge d’instruction près la Cour d’Alger d’envoyer une commission rogatoire en Allemagne à l’effet d’auditionner les 16 otages allemands, libérés après le payement de la rançon. Une seconde commission a été envoyée auprès de la justice malienne pour demander des informations sur des personnes impliquées dans l’approvisionnement de Saïfi en armes et munitions, et la réception de la rançon obtenue auprès du gouvernement allemand en échange de la libération des otages. Mais pour le moment, on ne sait pas exactement qu’est-il advenu de ces commissions. On ne comprend surtout pas cette façon de faire traîner les choses à ce point alors que, officiellement, El-Para et son groupe sont entre les mains de la justice algérienne. Sauf s’il y a une volonté quelque part de ne pas faire la lumière sur cette affaire. C’est du moins ce que d’aucuns sont tentés de comprendre à travers ces renvois à n’en plus finir. A moins que El-Para n’a jamais été remis à la justice algérienne et que tout ce qui s’écrit sur lui n’est qu’un jeu d’ombres...   H. Senouci
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