HOTEL SAFIR-MAZAFRAN L?ambassadeur hôte
Qui n?a pas vu ou entendu parler de ce mastodonte appelé Mazafran et faisant la fierté de l?Algérie des années 1970. Conçu par Pouillon, l?un des architectes les plus célèbres du monde, il est doté de 450 chambres dont une centaine de suites juniors, seniors et spécial Safir. Côté restauration, les clients ont le choix de tester leur palais dans trois espaces réservés aux spécialités internationales, orientales et italiennes. Une autre distinction qui donne une référence de grandeur au Safir-Mazafran, c?est celle de l?hébergement et de la restauration du plus grand nombre de participants aux prochains Jeux sportifs arabes, soit quelque 800 athlètes sur un total de 3600. Cependant, il est vrai que cet établissement de par son passé récent a connu une descente aux abîmes à cause d?une gestion à consonance socialiste, où la notion de tourisme n?était qu?un vocable sans aucun sens. Aussi, le passage vers une gestion à manager privé n?a pas été reluisant. C?est la chaîne hôtelière koweïtienne Safir qui en août 2003 a pris les rênes de cet édifice où tout était à refaire. Mais la désignation d?un premier manager tunisien est un mauvais souvenir à mettre aux oubliettes. D?ailleurs, le nouveau manager, le Koweïtien Adel Abdellah, titulaire d?un magistère en hôtellerie et qui a dirigé des établissements en Egypte, en France, en Hollande et aux USA, dira à ce propos : « A mon arrivée le 21 octobre 2003, j?ai malheureusement trouvé un hôtel sans aucune organisation ni équipement. Un personnel qui n?hésitait pas à mettre un pantalon jean et une prise de chemma sous la lèvre supérieure. Tout était négatif et sans contrôle. Il n?y avait pas de professionnels au sens propre du terme. Cinq cadres étrangers percevaient 22 000 euros, prenaient leurs repas au restaurant et occupaient des chambres sans rien donner en contrepartie. J?ai donc pris la décision de les faire remplacer par des Algériens. » Déjà l?hôtel se mettait sur orbite pour préserver l?image de marque de la chaîne Safir. Pour cela, M. Adel devait réorganiser son hôtel pour répondre à la nouvelle option qu?il avait choisie, celle de la clientèle de qualité. A cet effet, les repas du personnel ont été abolis, le salaire du personnel de soutien est passé de 7 000 à 10 000 DA. Les ascenseurs et climatiseurs remis en marche. Une série d?opérations positives a été mise en chantier. Opération relookage Néanmoins, le personnel qui commençait à être bousculé et dérangé dans ces habitudes, tel ce monsieur qui n?avait pour tâche quotidienne que de balayer en tout et pour tout 18 marches d?un escalier, a déclenché une grève le 25 juin dernier sans aucun préavis. Il faut préciser que cette date coïncidait avec l?hébergement et la restauration des délégations des pays ayant pris part au meeting international d?athlétisme d?Alger. Face à cet abandon, le manager, ses adjoints et ses cadres qui n?étaient pas plus de 15 personnes ont lavé le parterre, fait la plonge, servi et répondu à toutes les sollicitations de leurs clients. Le défi a été relevé et la bataille gagnée. Par voie de conséquence, le personnel a compris que le Mazafran d?antan est devenu aujourd?hui Safir et que le label de qualité ne doit répondre qu?à des critères de performance, de qualité et de savoir-faire. Actuellement, à l?entrée déjà, on note le changement, un nouveau look qui épouse l?architecture, des meubles neufs, des couleurs attrayantes et un personnel en tenue correcte et de haut standing. Le sourire est gratuit et le bon accueil un principe. Avec le Safir-Mazafran, l?Algérie s?ouvre désormais au tourisme international sans rougir.
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Posté Le : 20/07/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : S. R. O.
Source : www.elwatan.com