Algérie


Le rêve brisé des jeunes Si les plages du littoral connaissent un rush des vacanciers en cette période estivale, ici à Béchar sous la forte canicule qui dépasse les 45°C à l?ombre, nombreux sont les gens qui n?ont pas pris de vacances depuis plus d?une décennie, depuis que la précarité sociale a frappé la quasi-totalité des foyers. Dans cette paupérisation qui prend de plus en plus d?ampleur, seule une minorité de citoyens roulant dans des voitures flambant neuves, signe ostentatoire d?une grande richesse et d?une aisance financière peut se permettre de passer des vacances sur le littoral algérois, oranais ou à l?étranger. Mais les vacances pour la majorité ne sont plus qu?un rêve à cause de la pauvreté qui a pris le dessus et touché des pans entiers de la société. Elle empêche d?échafauder des projets de vacances pour les enfants du Sud avides eux aussi de baignade dans les eaux de mer. Histoire d?eau Les organismes publics jadis très actifs pour organiser des sorties pour les enfants de parents salariés ont depuis longtemps déjà baissé les bras pour des raisons d?insuffisance de crédits alloués, invoquent-ils. Alors comment nos jeunes adolescents passent-ils leurs journées ? Fréquentent-ils les piscines ? Au fait, il n?y a qu?une seule piscine (municipale) pour 160 000 habitants à Béchar dont 80% de jeunes de moins de 30 ans ! Mais la préoccupation centrale du père de famille est ailleurs. Il appréhende avec anxiété l?arrivée de la prochaine rentrée sociale avec ses répercussions comme dépenses supplémentaires notamment la facture trop salée de Sonelgaz (dépassant souvent les 10 000 DA) pour la consommation des mois de juillet et d?août, liée à l?utilisation indispensable des humidificateurs en été. La réducation (dite soutien de l?Etat) annoncée il y a deux ans en grande pompe, en faveur des gens du Sud sur la consommation de l?énergie électrique, n?a été qu?un leurre puisqu?elle ne dépasse pas le seuil de 450 DA quel que soit le montant de la facturation. Même les fêtes de mariage autrefois célébrées avec éclat, veillées nocturnes et tintamarre pour démontrer son statut social, ne constituent plus l?occasion pour de nombreuses familles cloîtrées chez elles de se défouler pendant une semaine au moins. Les fêtes organisées pour ces occasions se sont réduites à une ou deux journées car les dépenses des festivités sont astronomiques. C?est dire que l?hospitalité légendaire des gens du Sud et la tradition des fêtes de mariage ont ployé sous les effets conjugués de la crise économique et de la précarité sociale.



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