Algérie

Histoire d'un parc


L'idée est insolite, mais généreuse. Une association d'amoureux de la nature et de l'environnement est partie depuis quelque temps en guerre contre un ministère, celui qui fait les routes. Pourquoi ? Pour sauver un parc, un site naturel et des milliers d'animaux qui y vivent. Mais, surtout, préserver tout simplement le parc national d'El-Kala, inutile de dire un joyau, de la disparition. Normalement, et tout le monde sera d'accord, le «May Day» devra être adressé à ce ministère qui est chargé de la protection des plantes et de notre cadre de vie. Mais là, il faut bien prendre le taureau par les cornes et aller dire à M. Ghoul de ne pas manger les petits animaux de la forêt de ce parc, ni de faire peur aux oiseaux et aux poissons qui y ont élu domicile avant l'arrivée des hommes. En fait, le sujet qui nous intéresse présentement est ce problématique projet de faire passer l'autoroute Est-Ouest par cet espace qui, ailleurs, aurait été protégé par les pouvoirs publics. Hélas, pour nous, les impératifs de la globalisation nous ont amenés à regarder impuissants la dégradation de notre environnement par ceux-là mêmes, parfois, chargés de sa protection. Car, bon sang ! qu'a fait le ministère de l'Environnement pour éviter un tel massacre fait sur une nature de plus en plus menacée par les multiples prédations de l'homme? Le tronçon de cette satanée autoroute qui balafre le parc est long de 17,8 km et large de 120 mètres. Avec la future autoroute, quels seront les effets du passage de dizaines de milliers de voitures sur le parc ? Une chose est certaine: on ne pourra jamais éviter un feu de forêt au détour d'un mégot assassin jeté par désinvolture par un non moins désinvolte conducteur ou de son passager. Que dira-t-on après que cette forêt et son écosystème naturel soient disparus ? M'kadra ? Katba? Allons, les agressions quotidiennes contre notre environnement sont assez importantes pour qu'on regarde mourir notre Bled ? Et, si El-Kala est loin des regards des officiels, est-ce une raison pour qu'il y ait là-bas, près des giboyeuses forêts de pinèdes et de chênes tunisiennes bien protégées, le crime écologique parfait ? N'est-il pas temps de réparer l'irréparable ? A Alger, on a bien assassiné sur l'autel de la nécessité économique et des chantiers de la wilaya la «forêt du Prince», cette belle forêt du Village Céleste qui, il n'y a pas cinq ans, constituait encore le poumon de Bab El-Oued et des quartiers environnants. Comme si nous n'avons jamais eu, dans ce beau pays, un ministère de l'Environnement qui protège nos forêts, notre cadre de vie, nos «houmas» et nos montagnes des prédations intempestives de quelques fonctionnaires zélés. Mais, avec l'autoroute Est-Ouest, la limite du tolérable a été dépassée, car demain il n'y aura plus de forêt du côté d'El-Kala, et plus de zone humide. Vive l'asphalte ! On aura quand même une médaille pour ce désastre, car nous aimons bien recevoir des médailles !
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