Algérie

Habitations précaires à Sidi El-Houari



Des habitants observent aujourd’hui un sit-in Le vieil immeuble leur servant de logements continuant à s’effondrer, les 35 familles des 12,14 et 18 rue Charles Quint du vieux quartier de Sidi El-Houari, après avoir alerté les différentes instances, ont décidé d’observer, ce jour, un sit-in face à la daïra d’Oran. En tout état de cause, hier encore, ces fa-milles auxquelles nous avions rendu visite la semaine passée en étaient encore à dégager les eaux pluviales qui ont investi leur refuge ainsi que l’escalier dont une importante partie s’est également effondrée, la veille, assure un père de famille. Selon nos propres constatations, le risque de voir s’écrouler cette bâtisse plus que centenaire est bien réel d’où la peur bleue qui s’est emparé des chefs de familles dont la plupart ne savent plus quoi faire ni où abriter leurs progénitures. La situation s’étant davantage dégradée depuis quelques jours, les 35 familles ont adressé des pétitions à la wilaya d’Oran, à la protection civile ainsi qu’à l’ENTV qu’elles prient d’alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur leur descente aux enfers. En effet, dans une correspondance datée du 16 décembre 06 qu’ils ont adressée au wali d’Oran, les chefs de familles l’implorent de leur rendre visite pour voir de plus près l’extrême précarité de leur situation et agir en connaissance de cause. Sur place, c’est la panique. Pour accéder à ce qui reste de leurs logements, des habitants sont obligés de risquer à chaque fois leur vie et marcher sur des passerelles de fortune qu’ils ont eux-mêmes installées après les effondrements du 15 et du 21 décembre et qui craquent sous la moindre pression. Dans ce qui reste encore de cet immeuble d’un autre âge, de petits enfants, pas plus hauts que trois pommes et à la mine rongée par le froid, l’humidité, la faim et la maladie, accueillent le visiteur qu’ils prennent par la main et essayent d’introduire dans leur masure pour mieux le sensibiliser à leur triste sort. Hier, au moment de notre présence sur les lieux, les femmes étaient toutes occupées à dégager les eaux qui leur arrivaient de partout. Munies de différents ustensiles, elles remplissaient des récipients qu’elles déversaient plus loin avant de se remettre au travail. Cette lutte inégale entre la nature déchaînée et ces frêles créatures avait ce côté pathétique que seules peuvent rendre les situations extrêmes. Devant les périls auxquels ils sont exposés, ces citoyens ont chargé leurs représentants d’alerter une dernière fois les pouvoirs publics. A cette fin, une délégation se rendra ce jour même à la daïra pour y être reçue et, le cas échéant, observer un sit in. Leur cri de détresse sera-t-il enfin entendu?
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)