Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Y a-t-il une politique en politique? Si les motivations qui ont conduit à la création de l’UPM sont claires, il s’agira de tailler le juste costume qui ira à la bonne personne. Encore faut-il, pour cela, connaître qui sera le tailleur, le fournisseur de la matière première et ceux qui seront les porteurs d’eau. L’Union pour la Méditerranée est née, comme sont nés avant elle l’UMA et le Processus de Barcelone qui n’ont rien réglé, ni entre pays voisins ni entre pays ennemis. C’est d’ailleurs au nom de cette inimitié séculaire que Sarkozy a conçu son bébé: pour offrir à Israël de nouveaux espaces afin de faire diversion, laisser mijoter une paix, fondement de l’UPM, et monnayer au mieux les colonies en territoires occupés, le Golan, les terres du Liban et les rapports de forces dans tous les UPM qui existent déjà.En l’absence de la Libye, et en un sens aussi du Maroc, ce sera l’Algérie qui tirera les dividendes de sa participation à ce 13 juillet «historique». L’Algérie ne prendra, certes, ni la coprésidence ni le siège du secrétariat ni aucune des structures de l’UPM. Mieux, avec la flambée du pétrole, elle pourra jouer aux bailleurs de fonds et donc renforcer sa position d’acteur majeur. Sarkozy se souviendra, certainement, du camouflet de Sa Majesté qui a préféré au président français, les charges de sa cour. Ce sera, évidemment, le dossier du Sahara occidental qui s’en ressentira. La réussite du projet méditerranéen se mesurera au rapport de forces en présence. Paris, Berlin, Madrid et Rome seront le carré d’as du continent européen et constitueront un premier axe. Alger, Damas, Le Caire et Beyrouth, un second sur ces terres d’Afrique avec lesquelles il faudra compter car c’est à partir de ces pays que part la «menace». Tel-Aviv, à elle seule, constitue le troisième axe. A l’ONU, l’UE, Doha et Ankara échoira la constitution du 4ème axe. A défaut de capitale, l’Autorité palestinienne constituera, disons, l’enjeu de cette UPM sur laquelle tous les vices de procédure, les échecs et les menaces seront déroutés. Le jeu d’alliance entre ces quatre axes et les rapports qui se tisseront entre capitales détermineront l’avenir du projet, le succès de l’entreprise, certes, mais également la capacité de l’UPM à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés. Le leader libyen a averti que l’Union sera un champ de mines international. Sa vision des choses peut s’avérer juste si l’on considère que le problème fondamental qui empêche la paix dans le pourtour méditerranéen reste la Palestine. Dans ce cas aucune Union ne réglera le problème, si ce n’est une coalition internationale qui sera dirigée contre Israël pour libérer les Palestiniens. Une hypothèse qui n’a aucune chance ni de se réaliser ni même d’être envisagée. Restera, alors, l’autre option: composer avec la réalité. C’est dans cette perspective que l’Algérie a bien fait de ne pas laisser sa chaise vide. La politique reste l’art du possible. De la compromission et du marchandage, donc. En 60 ans, plusieurs guerres, un remodelage du monde arabe, et une succession de théories bâties pour soutenir ceux qui ne sont pas contre Israël, la politique n’a pas vraiment changé de méthodes: Sa seule préoccupation est de concevoir de nouveaux emballages pour vendre le même produit. Ce seront ceux qui l’auront compris et qui accepteront ce commerce qui auront fait la bonne affaire. Ce ne sera pas celui qui vend qui est forcément le bénéficiaire; pas plus que l’acheteur ne sera le perdant. Le dindon de la farce sera celui qui s’attend à trouver un nouveau produit dans l’emballage qu’on lui propose. Miloud Horr


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