Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



L’homme, l’autre matière première Depuis Cannes, où il a assisté au sommet France-Afrique, jubilé politique pour un Chirac en fin de règne, Bouteflika a interpellé la communauté internationale sur la situation du continent noir et a appelé à accorder une écoute «plus attentive» aux préoccupations «légitimes» de l’Afrique pour une juste valorisation de ses richesses naturelles», thème de ce 24ème Sommet. Si un grand nombre de pays africains compose la liste des nations les plus pauvres de la planète, c’est justement parce que l’Afrique a toujours été au centre des convoitises de pays européens, avant de l’être pour l’Amérique. Une lutte féroce que mènent des alliés politiques, mais qui deviennent des adversaires, dès qu’il s’agit de considérations économiques ou stratégiques. Partout où un conflit éclate sur ce continent qui a, durant longtemps, été fournisseur d’esclaves, une «matière première» pour le marché américain, l’on retrouve la main étrangère. Qu’il s’agisse de la Corne de l’Afrique, des Grands Lacs, du Darfour, du Zaïre, de l’Angola, du Tchad ou de la Côte d’Ivoire, des Africains se font la guerre pour des intérêts qui dépassent les contours de leurs espaces géographiques. Uranium, pétrole, gaz, or, diamant, et autres matières premières qui avaient provoqué la course aux colonies, au 19ème siècle, continuent d’aiguiser les appétits de puissances étrangères qui viennent coloniser, non pas avec des corps expéditionnaires, mais à l’aide de multinationales qui pillent, en toute légitimité, des richesses naturelles sous prétexte d’investir. Ces exploitations sauvages des richesses de pays africains, agréés par des responsables corrompus, n’ont réussi qu’à appauvrir des régions entières, et provoquer des conflits meurtriers qui emploient des enfants soldats, à propager des pandémies comme le Sida, à étendre des maladies comme le paludisme et la tuberculose, et à provoquer la fuite d’une autre matière première, la jeunesse et la matière grise. Des thèmes que l’Europe fait semblant de traiter en organisant des conférences internationales, comme pour l’émigration clandestine, la lutte contre le sida, l’aide au développement, ou encore l’effacement d’une dette que les créanciers se sont fait rembourser au quadruple. Si l’intention d’aider l’Afrique, est sincère, que les grandes puissances cessent de casser les économies fragiles en organisant la chute des cours des matières premières sur lesquelles misent certains pays, comme ce fut le cas de l’Algérie en 1986, quand le prix du baril de pétrole a atteint 9 dollars. La véritable richesse naturelle que devrait, cependant, valoriser l’Afrique, reste celle dont les pays africains disposent en abondance, l’Homme.



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