H’lal alihoum, H’ram Alina

Alger, pour casser l’emprise Quel sens donner à la visite à Alger du pré-sident iranien? Ahmadinejad qui semble vouloir détrôner l’Egypte pour le leadership des Arabes, en dépit du fait que l’Iran soit un pays perse, a marqué beaucoup de points difficiles à rattraper. Il n’a fait qu’exploiter la complicité et le laxisme des pays arabes dans le délabrement de leur Ligue censée faire entende leurs voix et défendre les intérêts de ses pays membres. Que ce soit en Irak, au Liban, en Palestine occupée, en Libye, en Syrie ou encore en Somalie, l’absence des Arabes a laissé le champ libre aux Iraniens. L’attitude «courageuse» de l’Iran et la «vie dure» qu’elle ne cesse de mener aux Occidentaux dans leurs visées hégémoniques sur le monde arabe, les Américains en premier lieu, a mis du baume au cœur des masses arabes qui se sont senties humiliées par l’arrogance de Bush. Depuis le démantèlement de l’ex-URSS et en attendant que la Chine soit en mesure de reprendre le flambeau de la guerre froide (elle n’a jamais disparu), l’Iran, qui a son mot à dire sur le double plan régional et international, a été choisi pour devenir le champ d’interposition de cette bataille contre l’Amérique envahissante. En dépit du fait qu’il soit parvenu à rattraper son retard et à tirer avantage de la situation qui prévaut au Proche-Orient, l’Iran reste un pays qui dépend de la protection des deux grands asiatiques, la Russie et la Chine. Pour s’assurer, davantage leur soutien indéfectible, l’Iran doit jouer pour les deux membres permanents, le rôle que joue Israël pour les Etats-Unis. Un engagement sans conditions, c’est-à-dire une aliénation de sa souveraineté et une mise en service de ses potentiels pour permettre aux deux géants qui la soutiennent de mieux négocier leurs influences et dicter un nouveau partage qui relèguera Malte aux oubliettes. Ahmadinejad s’en est allé concocter son plan contre le puissant loup américain, sur ses propres pâturages. Sous couvert d’accords pétroliers. Il imite en cela les Américains qui ont embrigadé dans l’Otan les ex-républiques soviétiques. Les Américains ont échoué à rallier dans leur giron (militaire) l’Algérie. Est-ce pour réussir là où son ennemi a échoué que l’Iranien débarque à Alger, encouragé par le fait que la coopération militaire algéro-russe prend de l’importance?