Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



La guerre des chiffres Inscrits parmi les priorités du président de la République pour le mandat en cours, le logement et l’emploi sont régulièrement évoqués par les ministres concernés ou leurs représentants. Si le premier secteur, le bâtiment, enregistre un retard considérable qu’il est difficile de masquer pour des raisons objectives ou subjectives, selon la personne qui défend ou qui critique la lenteur extrême du rythme des livraisons, il en est tout autrement de l’emploi. C’est ainsi que le ministère de l’Emploi et de la Solidarité nationale prévoit d’atteindre l’objectif de 560.000 emplois, environ, en 2006, tous dispositifs confondus. Un «exploit» que M. Anan, le directeur de l’Emploi, a expliqué sur les ondes de la radio en s’appuyant sur des statistiques, en se référant à la création de micro-entreprises (35.000 emplois), du dispositif du micro-crédit (80.000), les travaux d’utilité publique à haute intensité de main d’œuvre (21.000), l’indemnité pour activités d’intérêt général (27.000), les emplois saisonniers d’intérêt local (106.000) et le pré-emploi (40.000).En dépit du fait que les chiffres communiqués ne correspondent pas, tout à fait, au total fixé comme objectif, à quelques jours seulement de la fin de l’année, les emplois créés ne sont pas, à proprement parler, des embauches franches. En tout cas, aucun des emplois créés ne sera de nature à rassurer, par exemple, un père qui voudrait marier son enfant. Ni les emplois saisonniers, ni les activités d’intérêt général (qui sont une variante du saisonnier), ni le pré-emploi ne constituent un poste de travail à même de satisfaire aux critères de l’emploi au sens où l’entendent les demandeurs de travail. Le propos n’est pas de remettre en cause les chiffres ou le succès de tel ou tel dispositif, mais de constater que ces performances ne résolvent pas (durablement) la situation de la jeunesse. Particulièrement celle des Algériens qui ont des compétences universitaires. Ce qui expliquerait, en partie, le désir d’une grande majorité d’entre eux de chercher à émigrer, légalement ou illégalement. Des emplois qu’engendre la création de micro-entreprises, il vaudrait mieux ne pas faire la comptabilité car il s’agit, généralement, et pour celles viables, d’entreprises familiales qui permettent à des retraités ou à des personnes qui ont déjà un emploi, d’arrondir les fins de mois. Pourquoi, alors, faire état de chiffres qui ne refléteront pas la réalité du marché de l’emploi, si ce n’est qu’à titre temporaire? Exception faite pour le pré-emploi qui permettra, à certains, d’acquérir cette fameuse expérience qui leur fait tant défaut et qui est exigée pour décrocher un vrai (et durable) job.



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