Algérie

Commentaire



Immunisé contre tout virus de déstabilisation Quel que soit le type de crises durables recensé, il n’y a aucune incidence sur le pouvoir (et même tous les pouvoirs qui s’étaient succédé) dans le cadre de ce qu’on appelle le système. Le pouvoir en général, mais pas en terme d’hommes, a réussi à s’immuniser contre le virus de toute déstabilisation d’où que celle-ci puisse venir. La volonté de maintenir le système et de s’y maintenir dedans a généré les conditions de renforcement de ses défenses immunologiques. Ce qui explique que, d’une part, les alternances se font entre équipes d’hommes chargées de faire appliquer le même programme, sans aucune rupture, axé sur les mêmes orientations autour desquelles s’articulent les politiques d’action, d’autre part, l’opposition sait très bien qu’elle est condamnée à vivre à perpétuité son enfermement, à moins que des partis qui en sont issus ne décident de rejoindre l’alliance, à condition bien sûr que cette dernière accepte son élargissement, ce qui est peu probable.Le pouvoir est vacciné contre toute implication de la crise, tandis que certains pensent même qu’une crise n’affaiblit pas le pouvoir, mais au contraire le renforce en renforçant son autoritarisme et en lui offrant l’occasion de faire le lavage interne en se débarrassant de ceux qui n’ont pas été des modèles de soumission ou de loyauté. La notion même de crise a fini par perdre de son sens. Ce concept est si utilisé, qu’à la fin il a fini par être banalisé. Des catastrophes étaient annoncées pour chaque type de crise énoncé, mais nous avons fini par nous habituer aux discours conjuratoires dans lesquels chacun trouve son compte, aussi bien le pouvoir qui y trouve un élément légitimant sa démarche et peut-être aussi sa restriction de certaines libertés publiques que l’opposition pour dénoncer l’inefficacité de ce pouvoir. Il n’y a plus que des positions figées à l’intérieur de chaque camp. Citons-en quelques exemples. La révolte d’octobre 88 s’est traduite pour le pouvoir par l’allègement de certains de ses coéquipiers qui furent récupérés par la suite. La crise du FLN n’avait pas empêché que la vie poursuive son cours. Sur le plan politique, la question des émeutes en Kabylie n’a réussi qu’à diviser profondément les Aârchs mais pas le pouvoir. Remontée du terrorisme? Elections? Dialogue? Il n’y a plus que des positions figées à l’intérieur de chaque camp. Par tradition, l’optimisme se trouve toujours dans le camp de ceux qui sont apparentés au pouvoir, que ceux-là soient au centre ou à la périphérie de celui-ci et davantage pour ces derniers qui se savent sur des orbites d’éjection et non d’éternelle gravitation, n’étant pas solidairement rattachés au centre du noyau. Aussi bien concernant ceux qui disent que tout s’éclaircit que ceux qui soutiennent que tout s’assombrit, il faudrait bien tracer la frontière entre ce qui relève des intérêts et ce qui relève des convictions. Tout en sachant qu’il est une habitude de voir dire, au pouvoir, que tout va bien et que dans l’opposition on dise que tout va mal. Lorsqu’il arrive au pouvoir de dire que tout va mal, c’est toujours pour mettre en évidence que c’est à cause des mentalités qui n’évoluent pas, de ceux qui n’aiment pas leur pays, tandis que l’opposition ne voit jamais ce qui pourrait bien aller...





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