Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


L’exemple C’est grâce à sa Grameen Bank, spécialisée dans le prêt aux plus démunis, que le Bangladais Muhammad Yunus -surnommé le banquier des pauvres- a été élu prix Nobel de la paix 2006. Si cette banque a aidé à s’extraire de la misère un grand nombre de familles démunies de l’un des pays les plus pauvres au monde, c’est un autre circuit bancaire qui a réussi la même performance, en Algérie, mais en enrichissant des barons, par des détournements spectaculaires, tout en envoyant dans la misère des milliers de leurs compatriotes. Ceci, au moment où de colossaux efforts sont consentis par le gouvernement pour aider une frange de la population et aider des jeunes à mettre sur pied de petites entreprises qui serviront à extraire de la misère d’autres démunis, par l’octroi de micro crédits. S’il est désolant de voir des responsables bancaires tremper dans des magouilles qui décrédibilisent l’action gouvernementale et qui mettent en péril le programme présidentiel, il est plus navrant de voir l’action publique impuissante pour réprimer sévèrement, et faire cesser ces agissements, à défaut de bannir la misère et faciliter l’accès au crédit. D’autant plus que notre pays n’est pas dans la même zone (rouge) que le Bangladesh. Bouteflika, qui vient de réunir les walis, a justement parlé de la corruption et des lenteurs bureaucratiques qui paralysent la concrétisation de programmes similaires à ceux qui ont valu à Yunus un prix Nobel. Les tenants de la privatisation argueront que le Bangladais est un privé et que c’est, à ce titre, qu’il a pu tirer ses concitoyens de la misère. Une évocation inappropriée si l’on venait à compter le nombre de privés en Algérie qui emploient, au noir, et qui exploitent leurs compatriotes, les privant de ce fait, d’une amélioration de leur niveau de vie. Un rapide coup d’œil à la liste des documents à fournir pour un prêt, des garanties à présenter et des courbettes à faire, sans chances de réussite d’ailleurs, quand un Algérien choisit de rester et de monter sa propre entreprise, montrent à quel point les banques algériennes sont loin d’obtenir, un jour, un prix Nobel si ce n’est celui de la rapine et du blocage. Et dire que la justice est un élément vital de la stabilité et de la réussite sociale! Celle des tribunaux, certes, mais aussi celle qui consiste à traiter équitablement tous les dossiers. Les personnes qui les présentent, surtout. Gageons que le chèque de 1,1 million d’euros qui accompagne le prix, servira à extraire d’autres pauvres au lieu d’approvisionner des comptes à l’étranger.


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